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Marché

TEFAF : bien... vu les circonstances

Les antiquaires français dressent un bilan mitigé du seizième salon de Maastricht.


Arbre en corail, Allemagne
du Sud, vers 1600, 43 cm.
© Kunstkammer Georg Laue.
MAASTRICHT. «Vous savez, ici, nous sommes comme dans une bulle. Le marché de l’art ne suit pas les mêmes courbes que la bourse et chacun vient ici pour le salon… Nous ne réagissons pas de la même manière qu’à l’extérieur», explique Anisabelle Bérès de la galerie homonyme. La «sanctuarisation» de The European Fine Art Fair (TEFAF) lui permet-elle de résister à l’épreuve de la guerre ? C’est une autre question… Si on s’en tient au nombre de visiteurs - 65 000 -, on note un recul d’environ 15% par rapport à l’année passée. Des chiffres de fréquentation dont Sandra Hindman, de la galerie Les Enluminures souhaite limiter la portée. «Effectivement, il y a eu moins de monde mais cela ne fait rien. Ceux qui “font” les entrées ne sont pas forcément des clients intéressants».

Bien, vu les circonstances...
Or, c’est bien le problème. Quelques grands noms dont la présence a valeur de symbole étaient bien présents comme le prince du Qatar, le banquier Michel David-Weill ou Louise Blouin MacBain, qui vient de racheter le magazine Art & Auction. Mais les responsables de musée ou les collectionneurs américains étaient moins nombreux. Et les Européens présents, plus attentistes. «Nous n’avons pas vu les gens que nous retrouvons d’habitude, concède Sylvie Brame de la galerie Brame et Lorenceau. Quant aux autres, ils n’arrivaient pas à se décider, même pour des œuvres de moyenne importance». Le mot de la fin sera donc pour Nicolas Kugel, membre du conseil d’administration du salon : «Ce n’était pas trop mal : moins bien que les années précédentes ; mieux que ce l’on craignait ; bien, vu les circonstances». Une réponse que chacun interprètera à sa manière…


 Zoé Blumenfeld
28.03.2003