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Expositions

À Giverny, l’Amérique en fleurs

Sur les terres de Monet, des artistes américains ont tenté de s’inspirer du maître impressionniste : la collection du Detroit Institute of Arts est enfin visible en France.


John Leslie Breck, jardin à
Giverny (dans le jardin de
Monet), vers 1887, huile sur
toile © Terra Foundation for
the Arts
GIVERNY. La découverte de quatre-vingt-dix œuvres conservées au Detroit Institute of Arts invite, en fait, à une promenade plus large en compagnie de cette colonie d'artistes américains venus s'installer dans la campagne normande à la fin du XXe siècle. Attirés et inspirés par Monet, ils recomposent à leur façon le foisonnement des pétales sur fond de verdure. Le motif floral, qui permet des simplifications formelles, est une des facettes les plus attractives de l'impressionnisme. Ce que nous démontrent avec virtuosité les deux chefs d'école confirmés : John Leslie Breck (1860-1899), un des premiers Américains implantés à Gyverny, et Frederick Karl Frieseke (1874-1939) qui, au début du siècle, passait tous ses étés en famille dans le voisinage de Monet. Dans cette architecture en sous-sol du musée où, pourtant, pénètre la lumière naturelle, vingt-cinq œuvres sélectionnées sont comme une bouffée de fraîcheur. Les Coquelicots de Robert Vonnoh évoque d'autres champs de fleurs célèbres. Avec La Femme au manteau rouge, Mac Monnie nous apporte l'éclat des fauves, tandis que Stuart Davis, sous l'influence de Fernand Léger, prépare déjà le précisionnisme américain. À la lumière de l'impressionnisme, le thème floral a cessé d'être considéré comme un art mineur.


 Jean Bedel
29.03.2003