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Marché

L’Asie dans l’ombre

L’Asian Fair new-yorkaise risque d’être éclipsée par la guerre. Mais les marchands présents ne versent pas pour autant dans le pessimisme.


© Carlo Cristi, Milan
NEW YORK. Toujours aussi peu de Français dans les allées de l’Asian Art Fair… Mais il ne s’agit pas de défections dues à la situation internationale : l’an dernier, on n’en comptait pas davantage. Une anomalie car la manifestation, qui en est à sa septième édition, est considérée comme l’une des toutes meilleures au monde, uniquement concurrencée par un homologue new-yorkais, par le jeune Salon des arts asiatiques de Paris (qui sera intégré l’an prochain dans le tout nouveau Salon du collectionneur) et par l’Asian Week de Londres, qui est davantage une opération de galeries. Outre les Britanniques, qui forment un bataillon compact - les organisateurs, les époux Haughton, qui ont aussi à leur actif la Ceramics Fair de Londres, sont eux-mêmes Anglais - les Américains sont bien sûr les plus nombreux parmi les cinquante-cinq invités. On remarque la présence d’un exposant australien et le retour de «poids lourds» comme Simon Ray ou Grace Wu Bruce. Pour Carlo Cristi, antiquaire milanais spécialisé dans l’art tibétain, qui en est à sa seconde participation, l’ambiance n’est pas forcément morose : «Le marché sera peut-être distrait mais il n’est pas en si mauvais état. Les belles pièces se vendent toujours. En période de crise, ce qui souffre, c’est la qualité basse et moyenne.» Cristi présente donc un Bouddha tibétain en bronze doré du XIVe siècle, à 110 000 $. Tout aussi dorée est la représentation népalaise de Tara, chez le Londonien John Eskenazi. Blitz propose une belle sélection de céladons rassemblés par Ray Thomson. Pour la première fois, la foire offre un programme de conférences tandis que l’exposition centrale est consacrée cette année aux snuff bottles ou tabatières - 450 au total - provenant de la célèbre collection chinoise de James Li.


 Rafael Pic
28.03.2003