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Marché

Janvier : les prix montent, le marché se contracte

Les statistiques d'activité du marché en janvier 2003 viennent de sortir, mais il est difficile de tirer des conclusions générales des chiffres d'un mois qui ne représente guère en moyenne que 3% environ du volume d'affaires annuel.
On peut vérifier par contre qu'un certain nombre de tendances décelées l'an dernier sont confirmées, et ce lever de rideau est sans doute une bonne indication de ce qui nous attend cette année.

L'évolution des prix de la peinture continue à suivre la tendance générale haussière de 2002, et 100 € investis en janvier 2001 en valent 104 fin janvier 2003. Confirmation des constatations de l'an dernier : les prix de la peinture «tiennent» et en font une valeur stable face à la Bourse. Mais ... il y a de moins en moins de transactions.

Le nombre de ventes chute
Les transactions sont en baisse d'un peu plus de 41% pour l'ensemble du monde. Et ce n'est pas un phénomène localisé : même les États-Unis, dont le chiffre d'affaires progresse de 12,3% à 60 037 541, atteignent ce résultat avec 47,3% de transactions en moins.
Le nombre de ventes cataloguées de fine art organisées par les maisons de ventes est une autre indication très importante. En janvier 2003, on en a répertorié 401 contre 620 l'an dernier, et 758 en 2001, soit une chute de près de la moitié.

Le chiffre d'affaires monte...
Globalement, le chiffre d'affaires est en hausse de 4,8%, mais ce résultat n'est obtenu que par l'activité des États-Unis, qui ont assuré 89% du montant des ventes, et pour une très modeste partie par celle de la Grande-Bretagne. Tous les autres marchés, et notamment la France, affichent une baisse de chiffre d'affaires de l'ordre de 50 %, avec une baisse parallèle - 68,8% pour la France - du nombre de transactions.
Le taux d'invendus est en légère augmentation sur janvier 2002 mais en retrait, à 31,6% en moyenne, sur l'ensemble de l'année 2002, où il atteignait 35%. Il est un peu trop tôt pour dire si ceci correspond à une meilleure sélectivité des maisons de ventes face à celle manifestée de plus en plus par les acheteurs.

... au bénéfice des Anglo-Saxons
La place prise par les États-Unis n'est pas une surprise. C'est la seule partie du monde où la trêve des confiseurs n'entraîne pas l'engourdissement du marché. En janvier 2002 déjà, avec un chiffre d'affaires de 53 474 674 €, ils représentaient xx % du montant des ventes. La France par contre, passant de 3 595 625 à 1 792 452 €, n'a plus que xxx% du marché, tandis que la Grande-Bretagne double la mise et passe de 1 856 951 à 2 869 407 €. Les chiffres, on le voit, sont très modestes et une vente fait la différence. En 2002, la France avait la vente xxx. En 2003, les 825 000 £ obtenues par Christie’s pour la collection Bauer ont sauvé le mois. Aux États-Unis, la seule adjudication de La Descente aux Limbes de Mantegna par Sotheby’s a représenté près de la moitié du chiffre d'affaires de janvier.
Rien donc, dans tout cela, qui puisse faire augurer d'une quelconque redistribution des cartes entre les marchés. Mais, indéniablement, confirmation des clignotants de fin d'année : maintien ou poussée des prix, particulièrement pour la «marchandise» de qualité, réduction considérable des ventes et du nombre de lots offerts, dans un marché devenant nécessairement moins «liquide». Les maisons de ventes devront faire preuve de dynamisme et d'imagination, et les amateurs savoir saisir des offres devenues plus rares.


 Jacques Dodeman
03.04.2003