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Expositions

Serge Hambourg, Ruelle à Cervo, © S. Hambourg


Serge Hambourg à l'assaut de la Bastille

Après s'être fait un nom aux Etats-Unis, le photographe français revient exposer à Paris

C'est la première exposition d’une série prévue pour Les Grandes Marches, brasserie parisienne récemment doublée d'une galerie. L’espace très chic imaginé par Elizabeth et Christian de Porzamparc s’avère être un écrin idéal pour les photographies de Serge Hambourg. Né en 1936, ce Français embrasse une carrière de grand reporter pour Le Nouvel Observateur, Le Figaro mais aussi L'Express et Paris-Match, avant de s’installer à New York comme photographe indépendant. Ses clichés lui valent une renommée qui l'amène à exposer pour le Museum of the City of New York, le Minneapolis Institute of Arts, le Museum of Fine arts de Houston ou la Bibliothèque Nationale. Il revient en France pour "Espaces et portraits sensibles", une exposition de cinquante clichés choisis parmi les séries «New York Subway», «Mills and Factories», «Portraits de nos contemporains» et «Espaces désertés».

Au rez-de-chaussée, une vingtaine de grands portraits en noir et blanc vous accueillent. Placés haut sur des murs rouges, ils dominent la salle. Pas de légende, mais pour celui qui ne reconnait pas d’emblée Nourïeev, Yehudi Menuhin, Rostropovitch, Elsa Triolet, Alexander Calder, Jacques Brel, Simone de Beauvoir ou Hughes Aufray, un petit fascicule remis à l’entrée donne tous les détails nécessaires. L’éclairage tamisé, les canapés de velours mais surtout l’humour et le naturel saisis par l’œil du photographe sur ces visages connus invitent à s'asseoir, comme dans un salon, pour laisser les images agir sur l'humeur. Dans ces clichés pleins de vie, les modèles semblent avoir été surpris au cœur du mouvement.

Un large escalier en colimaçon vous conduit à l’étage, où les clichés d’architecture en couleur animent cette fois des cimaises aux tons pâles. La juxtaposition des stations de métro désertes aux couleurs acides, des usines désaffectées et des ruelles ensoleillées crée une ouverture dans ce lieu feutré aux allures de boudoir. C’est bien d’espace qu’il s’agit dans les photographies de Serge Hambourg, l’esprit s’échappe, libre d’inventer une histoire pour des lieux anonymes, déserts et pourtant empreints de caractère.


 Amélie de Maupeou
06.10.2001