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Marché

Un pavillon sans grandes couleurs

Les cent exposants du Pavillon des Tuileries dressent le bilan de cette sixième édition placée sous le signe de la morosité.


Une paire de jardinière
en acajou de forme carrée
garnie d’un ananas en bois
doré, époque Empire
© Perrin antiquaires
Paris. Après les résultats mitigés de la foire de Maastricht, les antiquaires et les galeristes du jardin desTuileries pouvaient se poser des questions quant à la bonne tenue de cette nouvelle édition. Les amateurs seront-ils au rendez-vous ? En dépit de la conjoncture internationale, ils étaient bien présents… nombreux selon certains exposants, plus discrets que l’année dernière selon d’autres. Sur le stand de Hopkins & Custot, les points rouges ont commencé à fleurir quelques heures après l’ouverture. Les photographies de Brancusi ou encore la gouache de Magritte, Shérazade, dont le prix est tenu secret, ont suscité l’intérêt des acheteurs. Avec une trentaine de pièces vendues, la galerie parisienne s’estime satisfaite du résultat au même titre que la galerie Bouboulis, présente pour la première fois au salon et qui a vendu une douzaine de pièces d’une moyenne de 15 000 €. «Tout s’est passé étonnament bien. Nous avons aussi bien vendu des artistes connus que des jeunes talents. En décidant d’exposer des œuvres sur papier comme des dessins de Derain et de Bernard Vernet nous souhaitions profiter de la clientèle des salons du dessin et de l’estampe.» explique Ileana Bouboulis. Michel Zlotowski reste plus nuancé. «Les gens venaient essentiellement pour regarder, sans vraiment se décider a acheter. Les six pièces que nous avons vendues se situaient entre 5 000 et 30 000 € ». De la même manière, la galerie De Jonckeere confirme que la clientèle se dirigeait surtout vers les œuvres à prix moyens, fuyant les toiles trop onéreuses. «C’est une année très moyenne».

Le mobilier à la mode
Selon les dires de la majorité, les visiteurs du salon étaient essentiellement parisiens. Alors qu’en 2000, les étrangers étaient venus nombreux, cette année ils étaient rares. Pour Fanny Guillon-Laffaille, qui a consacré son stand aux œuvres de Raoul Dufy, « Je continue à venir au salon pour rencontrer mes propres clients, pourtant ma galerie n’est qu’à un kilomètre du jardin des Tuileries. Aujourd’hui, les collectionneurs préfèrent se rendre dans les salons plutôt que de faire le tour des galeries. Si pour ma part, je n’ai vendu que trois œuvres, certains de mes confrères ont très bien travaillé en particulier dans le mobilier des années 60 et 70… un domaine très à la mode». Daniel Goldman de la galerie Omagh ne met pas tant en cause la conjoncture internationale que les dates choisies. «En plus de la grève de la RATP, le salon correspond au début des vacances de Pâques. Par ailleurs, le Marathon de Paris a bloqué la rue de Rivoli le dernier jour d’ouverture».


 Stéphanie Magalhaes
12.04.2003