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Musées

La villa Noailles renaît

Témoignage majeur de l’architecture moderne des années trente, la villa Noailles redevient le lieu d’inspiration des artistes contemporains.


Villa Noailles, Exposition Jean
Philippe Delhomme

© Juliette Ruggieri
Hyères. En 1929, Man Ray y tourne Les Mystères du château du dé, Luis Buñuel y écrit le scénario de L’Age d’or (1930), Cocteau y est invité à nombreuses reprises. La villa Noailles a accueilli des artistes du monde entier et reste aujourd’hui encore synonyme d’avant-garde et de création. À la modernité de l’architecture de Mallet Stevens s’ajoute l’ingéniosité de Pierre Chareau qui conçoit une chambre en plein air ou encore le raffinement des espaces intérieurs sous la direction de Francis Jourdain. Des artistes contribuent à cette harmonie d'ensemble : Louis Barillet qui créé le vitrail du salon et Théo van Doesburg dessine la pièce des fleurs. Pourtant, La petite maison dans le midi commandé en 1924 par les mécènes et collectionneurs, Charles et Marie-Laure de Noailles, a connu bien des vicissitudes : séparation du couple et problèmes financiers, réquisition par l’armée italienne entre 1940 et 1943, pillages et occupations par des squatteurs à la mort de Marie-Laure de Noailles en 1970 puis rachat par la ville en 1973. Classée à l’inventaire des monuments historiques en 1975 et en 1987, la villa, d’une superficie totale de 2 200 mètres carrés, fait, depuis 1989, l’objet d’une vaste campagne de restauration financée par l’Etat, la région, le département et la ville.

Une restauration de longue haleine
Les deux premières tranches des travaux avaient permis de remettre en état le célèbre jardin cubiste de Gabriel Guévrékian, le salon rose et la chambre des époux Noailles. La troisième tranche, qui vient de s’achever, concernait les équipements sportifs - le squash a retrouvé sa verrière et la piscine a été transformée en salle d’exposition couverte -, les chambres d’amis qui devraient bientôt accueillir des artistes en résidence ou des ateliers pour les enfants, les espaces de circulation et la galerie d’actualité. Le coût total des opérations s’élève à plus de 3 000 000 €. «La prochaine étape concerne la muséographie qui sera confiée aux frères Bouroullec tandis que l’aménagement de la partie résidentielle devrait commencer à la fin de l’année» ajoute Stéphane Boudin Lestienne, chargé de mission à la villa Noailles. La restauration de la petite villa et la transformation des garages en restaurants sont programmées de la dernière tranche des travaux qui débuteront à l’automne prochain.


 Stéphanie Magalhaes
03.05.2003