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Musées

Une princesse entre au Louvre

Grâce à la générosité des amis du musée, l’établissement ne cesse d’accueillir de nouvelles œuvres.


Princesse de Bactriane,
civilisation de l'Oxus, Bactriane,
fin de IIIe -déb. du II millénaire
av. J-C, H. 0,13 m,
don de la Société des Amis du Louvre
© Musée du Louvre
PARIS. Comment s’enrichissent les musées ? Après les saisies révolutionnaires et les campagnes napoléoniennes, les musées ont dû faire face à un nouveau défit : continuer à faire vivre les collections permanentes avec de nouvelles acquisitions. Les sociétés d’Amis des musées jouent aujourd’hui un rôle majeur dans ce domaine. Au Musée du Louvre, le dynamisme de cette association d’amateurs d’art n'est plus à prouver. Lors d’une récente vente à l’Hôtel-Drouot (23 février 2003), une statuette de la civilisation de l’Oxus, en Asie centrale, a doublé son estimation de base pour dépasser les 300 000 € et a été préemptée par le musée parisien. Datée du IIIe millénaire avant notre ère, cette pièce de 13 centimètres de haut est en chlorite et en calcaire blanc. La figurine féminine assise et vêtue d’une large robe décorée d’incisions pourrait être la représentation d’une déesse régnant sur l’ordre de la nature. La rareté de cette pièce (seule une dizaine subsistent dans le monde) explique en partie son prix. Le Louvre possède aujourd’hui deux petites Princesses de Bactriane. C’est à l’occasion d’une autre vente internationale que les Amis du Louvre ont acquis, pour 936 000 €, une statue de saint Benoît réalisée par l’artiste Tino di Camaino (1285-1337), dit «le Giotto de la sculpture». Formé dans l’atelier de Giovanni Pisano à Sienne, il se lie très vite d’amitié avec Giotto et Pietro Lorenzetti à Naples. Son travail influencera la sculpture italienne jusqu’au début de la Renaissance. Témoignage des Angevins de Naples - dynastie capétienne -, cette pièce en marbre de 48 centimètres de haut est très représentative du travail de l’artiste dont le Louvre ne possédait jusqu’à présent aucune œuvre. Selon les spécialistes, elle serait issue d’un monument funéraire démantelé de l’abbaye de Cava de’ Tirreni, près de Salerne.


 Stéphanie Magalhaes
10.05.2003