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Maison, ouvre-toi

Les Journées de la maison contemporaine permettent de visiter, en leur compagnie, les créations des architectes d’aujourd’hui.


L'une des maisons visitables :
elle est signée Hervé David
et se trouve à Tulle

© Hervé David
PARIS. Lancées en juin 2000 à l’initiative de Renov, organisme de conseil d’architectes, ces journées se déroulent selon un principe simple : trois cent cinquante maisons construites, agrandies ou transformées par des architectes sont ouvertes au public, dans toute la France et en Suisse. La visite, gratuite sur réservation et présentation d’un pass disponible dans le dernier numéro de la revue partenaire Architecture à Vivre, s’effectue sous la conduite de son concepteur. Avec 14 000 visiteurs l’an passé, le succès public est indéniable. Pourtant, les architectes n’en attendent aucun bénéfice immédiat en termes de clientèle. « L’ambition est avant tout pédagogique, explique Pascale Buffard, qui fait visiter une maison en bois à Paris. En se confrontant au travail de l’architecte, les gens peuvent se rendre compte du lien qui se crée au cours des différentes phases du projet . » Car si le secteur du logement individuel est dynamique - on compte deux maisons construites pour chaque nouveau logement collectif, soit le double d’il y a dix ans - les architectes n’y prennent part qu’à hauteur de 30 %, chiffre d’ailleurs gonflé par les « contractants généraux », professionnels organisés en sociétés, qui sous traitent l’exercice libéral et livrent des projets clés en main. Un sondage de septembre 2002 a confirmé ce désamour des Français envers la profession : si une grande majorité des sondés revendique un rêve de construction, ils sonts 66% à craindre les coûts de l’architecte ; et 44% préfèreraient se débrouiller seuls, la loi l’autorisant effectivement pour des superficies inférieures à 170 m2. De leur côté, les architectes s’estiment mal compris du public. En acceptant cette médiation, ils entendent prouver qu’ils apportent bien plus qu’un surcoût. Dans leur grande majorité, leurs maisons, loin des solutions normalisées, le prouvent…


 Sophie Flouquet
07.06.2003