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Patrimoine

La semaine de

Jean-Paul Pigeat, directeur du festival international des jardins


© Yann Monel
Lundi 9 juin. Comme chaque lundi matin, je suis à Chaumont pour faire le point sur la fréquentation du festival. L’an dernier, qui était pluvieux, nous avons reçu 165000 visiteurs. Cette année, le printemps a été idéal - chaud et humide - et la végétation était foisonnante dès l’ouverture du festival, il y a trois semaines. Nous devrions dépasser 170 000 entrées.

Mardi 10 juin. J’ai été contacté par le bureau de style de Renault, qui souhaite organiser un échange avec nous. C’est une démarche originale. Au cours d’un séminaire, je vais donc expliquer comment les jardins urbains correspondent à une certaine idée de la ville. A Paris, beaucoup sont alignés le long de l’axe de la Seine - l’esplanade des Invalides, les jardin des Plantes, les Tuileries, le parc de Bercy, etc - et expriment une logique de représentation. Dans d’autres villes, les jardins obéissent à d’autres critères : à Barcelone, par exemple, on cherche plutôt à tisser du lien social.

Mercredi 11 juin. Je participe à la réunion du Conseil des jardins, la nouvelle instance créée par le ministre de la Culture. J’avais beaucoup travaillé avec Jack Lang il y a une dizaine d’années. Son successeur, Jean-Jacques Aillagon, semble vouloir mener une véritable politique de création en la matière.

Jeudi 12 juin. A Chaumont, c’est la dernière journée de montage de l’exposition sur le design de jardin, dont c’est la première édition. Nous y mêlons de grands objets déjà édités comme le Bubble de Starck, des prototypes de créateurs connus comme Ron Arad ou les frères Bouroullec, et des projets de débutants, sélectionnés par un jury. Trente-six d’entre eux proviennent de l’école des beaux-arts de Rennes. Pour ces jeunes designers, ce sera l’occasion de se confronter au public et aux industriels qui pourraient les produire.

Vendredi 13 juin. C’est le vernissage simultané de tous les événements : le festival des jardins - même s’il est déjà ouvert -, la quinzaine du design et les expositions dans le château lui-même. Nous y avons notamment préparé un parcours de fleurs artificielles avec l’atelier d’Emilio Robba, parcours qui se poursuit dans les serres. Nous y mêlons orchidées vraies et fausses : impossible de les distinguer !

Samedi 14 juin. Je vais m’octroyer plusieurs jours de visites d’expositions et de séances de cinéma ! La préparation des événements de Chaumont a été très exigeante et j’ai aussi beaucoup publié cette année : un parcours sur les châteaux de la Loire, en suivant la direction originale de Turner - en remontant le fleuve - avec des aquarelles de Fabrice Moiraut, le catalogue Mauvaise herbe qui accompagne le festival 2003 et un ouvrage sur l’érotisme au jardin. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, notre époque n’est pas très libertine dans ce domaine, comparée à la Renaissance italienne ou au XVIIIe siècle français…


  Propos recueillis par Rafael Pic
10.06.2003