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50 anniversaire de la biennale de Venise, un millésime peu convaincant

Le 12 juin dernier, s’ouvrait pour cinq mois la cinquantième édition de la biennale de Venise.


L'installation kaléidoscopique de
Olafur Eliasson au pavillon Danois

© Olivier Reneau
Un florilège d’expositions dans les Giardini mais aussi dans de nombreux palais de la ville, un public professionnel venu très massivement et surtout une température avoisinant les 40°C constituaient les éléments marquants de cette ouverture. Mais au delà de ces aspects très concrets, la biennale orchestrée par Francesco Bonami ne marquera sans doute pas les annales de la manifestation. Du côté des pavillons nationaux, en effet peu de surprises. A l’exception peut-être de l’installation kaléidoscopique du Danois Olafur Eliasson ou encore de l’intervention de Santiago Sierra, l’artiste espagnol, qui a décidé de n’ouvrir son exposition qu’au détenteur d’un passeport espagnol. Une attitude plutôt cynique à l’égard des valeurs nationalistes qui rejaillissent ça et là. Quant aux Français (Jean-Marc Bustamante), aux Anglais (Chris Offili), aux Allemands (Candida Höffer), aux Américains (Fred Wilson) et à bien d’autres, les propositions étaient des plus convenues, entre politiquement correct et bon produit commercial. C’est finalement au Luxembourg avec la très jeune artiste Su-Mei Tse que revient le Lion d’or, au grand étonnement de tous, tant le travail plastique et visuel sur l’universalité du langage, certes prometteur, nécessite encore quelques temps de maturation. Du côté des grandes expositions sur le thème Rêves et Conflits, seul le pavillon italien parvient à sortir du lot. Notamment grâce à des propositions comme cette réponse sculpturale de Gabriel Orozco à l’intervention de l’architecte Carlo Scarpa 50 ans plus tôt ou l’installation vidéo de Dan Graham qui replacent parfaitement l’acte contemporain dans l’histoire de l’art. A la Corderie et à l’Arsenal, cette préoccupation n’est plus vraiment de mise. On cherche d’avantage à surprendre le visiteur par une suite de noms inconnus ou par un laboratoire fourre-tout plus ou moins organisé. Enfin, le sumum reste sans aucun doute l’exposition sur la peinture organisée au Palazzo Correr dans laquelle 40 années de l’histoire de ce médium sont passées au crible, de Rauschenberg à Murakami, comme le dit si bien le titre. Une sorte de démonstration académique avec certes peu d’oublis mais vraiment victime d’un choix d’œuvres raté et d’une logique d’accrochage peu convaincante.


 Olivier Reneau
20.06.2003