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Soignez-vous à la peinture

Elle n’est pas morte, elle est plus tonique que jamais : Vitamine P dresse un bilan encourageant de la peinture contemporaine.


« La peinture est-elle de l’art ou bien un art ? » lance le critique d’art Barry Schwabsky dans son texte d’introduction au volumineux ouvrage publié par Phaidon. Effectivement, la question de savoir si la peinture n’est qu’une technique comme une autre ou une expression artistique à part entière n’a cessé de diviser les analystes de la création contemporaine, certains n’hésitant pas à proclamer qu’elle était même morte. En feuilletant l’ouvrage, on se persuade évidemment du contraire. Et l’on remarque que la peinture est souvent utilisée par des artistes aux pratiques multiples, qui la choisissent dans des cas précis pour exprimer leur regard sur la société. Ce n’est donc pas tant la question de la peinture qui est posée que celle de la création artistique en quête d’une « inscription dans la modernité ». Plus de cent artistes sélectionnés par près de soixante-dix professionnels, critiques d’art, commissaires, directeurs d’institutions : autant de chiffres éloquents pour attester de l’objectivité de cet original « catalogue de peinture », qui parcourt le monde de la Grande-Bretagne à la Chine, des Etats-Unis au Japon, avec des détours par l’Inde, la Thaïlande ou l’Egypte, pays peu connus pour leur création actuelle. Au diable les genres : aujourd’hui la figuration la plus fidèle côtoie l’abstraction la plus radicale sans que l’on puisse remettre en cause le bien-fondé de chacune de ces démarches. Ainsi, on retrouve des artistes comme Luc Tuymans, John Currin, Glenn Brown, adeptes de la figure, au côté d’autres, plus férus d’abstraction, comme Stéphane Daflon, Bernard Frize, Ian Davenport, Katharina Grosse… On s’étonnera sans doute de quelques oublis, comme Fabrice Hybert ou Stéphane Calais pour la France, ou, à l’inverse, de certaines sélections. Peu importe, au fond : Vitamine P arrive à point pour démontrer que la peinture est bien vivante… et plus présente que jamais dans l’art contemporain.


 Olivier Reneau
26.06.2003