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Patrimoine

Le manège de Petit Pierre

Sans le collectionneur Alain Bourbonnais, passionné d’art brut, commissaire avec Michel Ragon en 1978 de l’exposition Les Singuliers de l’Art au Musée d’art moderne de la Ville de Paris, qui connaîtrait à présent Pierre Avezard dit Petit Pierre ?


© D. R.
Valet de ferme sourd et muet, de 1937 à 1970, au fond du jardin de ses employeurs, l’artiste a fabriqué le modèle réduit d’une ville animée. Longueur : 25 mètres. Largeur : 10 mètres. Vieilles planches, boîtes de conserves découpées, bouts de ficelles, des dizaines d’animaux, de personnages et de véhicules animés par des systèmes d’engrenages ingénieux et sophistiqués se sont ainsi ajoutés les uns aux autres, tous mus par le déclenchement de quelques commutateurs électriques. Des trains circulent, du pis des vaches jaillit de l’eau, des portes s’ouvrent, des manèges tournent... Une véritable féérie, menacée de rouille à la mort de Petit Pierre mais heureusement sauvée par le collectionneur. Démonté pièce à pièce, l’ensemble a été reconstitué dans le parc des Bourbonnais, aujourd’hui transformé en musée.


 Françoise Monnin
16.07.2003