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Expositions

Jacques-Louis David, Napoléon franchissant les Alpes au col du Mont Saint Bernard, huile sur toile
© Musée national des châteaux de Versailles et de trianon


Benvenuti, Élisa et sa fille avec Florence dans le fond, huile sur toile
© Musée national du château de Fontainebleau


Canova, Sein de Pauline Borghèse
Museo napoleonico, Rome
© RMN


Napoléon, général en chef des arts d'Italie

A Ajaccio, à partir d'oeuvres des plus grands artistes néoclassiques, portrait d'un mécène très particulier.

L’importance de l’Italie dans la carrière de Napoléon s'affirme dès sa nomination à la tête de l’armée lors des campagnes de 1796 et de 1800. Les victoires françaises de Castiglione, de Rivoli et le célèbre passage du pont d’Arcole en février 1797 préfigurent l’ambitieux destin du général. Sa première mission consiste à redessiner un pays alors divisé en duchés, républiques ou royaumes. Le traité de Campo Formio, en 1797, valide ce début d’organisation administrative qui définit l’Italie moderne. Des revers militaires imposent une seconde campagne en 1800. Elle est immortalisée par le peintre Jacques-Louis David dans Bonaparte franchissant les Alpes au col du Mont Saint-Bernard. Roi d’Italie en mai 1805 à Milan, Napoléon décide de faire de cette ville une grande capitale européenne. Par son héritage historique, Rome inspire au souverain son titre d’Imperator et devient le modèle par excellence de l’Empire. La correspondance entre Napoléon et son vice-roi Eugène de Beauharnais détaille les ambitions politiques et culturelles de l’Empereur français.

Napoléon ne passe, au total, que quelques mois en Italie mais son désir de faire imortaliser ses faits d'armes se révèle dès le début. Ses conquêtes suscitent un véritable reportage pictural par des artistes tels que Antoine Gros, Jacques Louis David, Appiani, Napoléon Ier roi d’Italie, ou Bacler d’Albe, Passage du pont de Lodi. Ces peintures d’histoire célébrent toutes unanimement les actes héroïques du guerrier. Sous la direction de Canova, Denon ou Appiani, Milan et Rome deviennent villes impériales (Appiani, Projet pour un plafond pour le Palais royal de Milan). Ces commandes artistiques contribuent à la gloire de l’Empire tandis que le néoclassicisme incarne les ambitions politique du règne. Né en Italie dans les années 1740, ce courant artistique puise son inspiration dans l’étude de la statuaire antique. La dernière partie de l’exposition présente la famille de Napoléon. Chaque parent a eu son rôle dans la valorisation des arts en Italie : Pauline Borghèse pose nue pour Canova, Elisa Bonaparte, portraiturée par Benvenuti (Élisa et sa fille avec Florence dans le fond), encourage la sculpture en nommant Lorenzo Bartolini à le tête de l’Académie. Quant au cardinal Fesch, il réunit la bagatelle de 16 000 tableaux : un trésor en grande partie vendu par la suite mais dont le musée d'Ajaccio détient de beaux restes. Au point que certains responsables italiens continuent d'en demander la restitution...


 Stéphanie Magalhaes
24.08.2001