Accueil > Le Quotidien des Arts > Orsay se cherche un nouveau public

Musées

Orsay se cherche un nouveau public

Le Musée d'Orsay a enfin rénové ses espaces d'accueil. L'institution, qui va fêter son 20e anniversaire en 2006, en profite pour développer une fréquentation de proximité.


© D.R.
PARIS. «A son ouverture en 1986, personne n'avait prévu le succès du Musée d'Orsay», explique Serge Lemoine, qui a succédé à Henri Loyrette et dont la nomination au poste de président du nouvel établissement public sera entérinée lors du conseil d'administration du 25 avril. «Nous avons accueilli 1,8 million de visiteurs en 2003 et 46 millions depuis 1986. La part des étrangers reste de l'ordre de 80% même si le pourcentage des touristes américains a chuté. De nouvelles clientèles, venant notamment des pays d'Europe centrale, les ont en partie remplacés». Le Musée d'Orsay vient d'achever des travaux d'une durée inusitée (ils ont été lancés en 2000 pour le centenaire de la gare) pour adapter ses espaces d'accueil. Pour cette occasion, la belle marquise de l'entrée a retrouvé ses tons clairs de la Belle Epoque.


© D.R.
L'appel des sens
L'établissement, que son président présente comme «l'un des cinq ou six plus grands musées des beaux-arts au monde», est maintenant engagé dans la conquête de nouveaux publics. Le 11 septembre a montré que la manne étrangère était susceptible de variations incontrôlables. La direction veut donc fidéliser une clientèle de proximité, qui représente à ce jour un pourcentage négligeable des entrées. Dans cette perspective, une campagne d'affichage vient d'être lancée, qui décline les collections sous quatre accroches «glamour» susceptibles d'allécher le grand public : «de la romance», «de la volupté», «de l'amour», «de l'action». «Cette conquête passe par l'activité de l'auditorium, qui a servi de modèle à celui du Louvre et qui vient également de rouvrir, et par une réflexion sur le programme d'expositions» estime Serge Lemoine. Signe de cette volonté, la direction des publics et du développement culturel a été scindée en deux et leurs animateurs sont en voie de recrutement. Quant aux espaces dévolus aux expositions temporaires, ils ont été accrus de plus de 1000 m2 grâce au déménagement de la librairie. Aujourd'hui installée près de l'entrée, elle a libéré l'ancien buffet de la gare.


 Rafael Pic
05.04.2004