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Petit Miart grandira-t-il ?

Le 9e Miart ouvre à Milan : y a-t-il place pour ce salon d'art contemporain en Italie ?


Jenny Saville,
Closed Contact #3,
1995/1996,
C-print sur plexiglass,
182.9x182.9x15.2 cm,
© Voena - Photo & Contemporary
MILAN. Lorsqu'il a été créé, en 1996, Miart était une sorte de Mac 2000 transalpin, c'est-à-dire un salon sans galeries, où les artistes sélectionnés pouvaient entrer en rapport direct avec les visiteurs et les collectionneurs. La greffe n'a pas pris et Miart a dû faire le choix d'un pli «traditionnel». Le panorama est pourtant déjà assez encombré dans le nord de l'Italie : Miart est coincé entre la traditionnelle Arte Fiera de Bologne, qui s'est donné un peu de sang neuf en regardant vers les Balkans, et Artissima de Turin, qui bénéficie d'un appui sans faille des collectivités publiques, qui veulent «doper» l'image de la ville à deux ans des Jeux olympiques d'hiver. Milan, qui est une étape obligée pour son Salon du meuble ou pour ses défilés de mode, saura-t-elle aussi imposer cette manifestation ? Comment entend-elle la distinguer de la concurrence ?

L'appel du design
En termes de résonance internationale, Miart semble trouver ses marques puisque l'on trouve parmi les nouveaux entrants de grandes galeries étrangères : Lisson de Londres, Daniel Templon ou 1900-2000 de Paris. La représentation italienne est également de bonne tenue avec Cannaviello, Tega ou Lia Rumma. La stratégie est clairement celle d'un recentrage vers l'art moderne : comme l'annoncent sans état d'âme les organisateurs, dans la difficile situation actuelle, ce dernier demeure un point de référence en termes de croissance. Par ailleurs, comme cela a été effectué avec succès à Cologne, la Foire de Milan a tenu a rapprocher dans le temps deux manifestations complémentaires : Miart et le Salon des antiquaires, qui se tiennent désormais simultanément et proposent des facilités de visite réciproques. Enfin, Milan ne peut pas renier sa nature : dans la section Anteprima, un nouvel espace intitulé «Art & Co» entend tisser des liens entre l'art contemporain et le design, l'un des points forts de la capitale lombarde. Les pièces uniques exposées constituent un travail sur les matériaux : textile, verre ou céramique. C'est peut-être de cette façon que Miart réussira le mieux à affirmer sa spécificité.


 Carlo Farini
13.05.2004