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© Museo de bellas Artes, Bilbao

Bilbao, l'autre musée

Après trois ans de travaux, le musée des beaux-arts de Bilbao inaugure aujourd’hui ses nouveaux espaces et tente de se refaire une place à côté du Guggenheim.



Créé en 1908, le musée des Beaux-Arts de Bilbao ouvre ses portes au public en 1914. Son objectif premier consistait alors à offrir à la jeunesse espagnole un lieu de formation en matière d’art. L’artiste peintre Manuel Losada devient le premier conservateur de cette institution installée dans l’Ecole des arts et métiers de la ville. Ce n’est que dans les années 20 qu’un nouveau besoin apparaît, celui d’un lieu réservé à l’art moderne et contemporain. En 1924, un musée d’art moderne ouvre dans les dépendances de la Diputación. Il faut attendre 1939 pour envisager un rassemblement de ces deux collections en un même lieu : le futur musée des beaux-arts. Le projet aboutit en 1945 à la construction d’un bâtiment néoclassique par les architectes Fernando Urrutia et Gonzalo Cárdenas. Dans les années 60, l’espace semblait déjà insuffisant et un agrandissement s’imposait. Le chantier est alors confié à Alvaro Libano et Ricardo Beascoa qui donnent à l’établissement, inauguré en 1970, un style moderne inspiré de l’architecture de Mies van der Rohe.

Les années qui suivent font apparaître une lacune dans les espaces d’expositions temporaires et les divers services. C’est sous l’initiative du directeur Miguel Zugaza qu’un concours est lancé en mars 1997 pour la mise en place d’un plan de réforme et d’agrandissement. Parmi le jury qui se rassemble en décembre de cette même année, on note la présence de Norman Foster, Alvaro Libano et Rafael Moneo. Le projet de l’équipe de Luis M. Uriarte remporte les suffrages pour « sa flexibilité d’utilisation qui facilite l’exécution de l’œuvre et la bonne intégration de l’édifice au sein des bâtiments existants et de son contexte. ». Avec un budget de 2500 millions de pesetas (environ 100 millions de francs), la première phase des travaux débute en octobre 1998. Au programme : un agrandissement de l’espace d’accueil pour les visiteurs, la création d’un auditorium, d’une bibliothèque, d’un restaurant et surtout une extension des surfaces d’exposition. La surface totale a été augmentée de 6 450m2. En août 2000 étaient inaugurés les nouveaux accès par la Plaza Arriaga et la Plaza Chillida. L’axe formé à partir du grand vestibule donne ainsi accès à la réception, aux salles d’exposition temporaires, aux collections permanentes... La construction du Trait d’Union et de la nouvelle Galerie de Communication apporte une cohérence à l’ensemble. Un musée sans fin qui laisse présager de nouvelles modifications.


 Stéphanie Magalhaes
10.11.2001