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Expositions

Les petites femmes de Lecomte

Frédéric Lecomte investit l’espace Paul Ricard le temps d’une exposition haute en couleurs et en surprises.


Frédéric Lecomte
© Espace Paul Ricard
Les murs ne suffisent pas à l’artiste pour exprimer son art, il occupe également le sol. Le visuel non plus ne comble pas ses besoins, il y ajoute du son, des projections vidéos et du mouvement. C’est un artiste bien original que l’on découvre derrière les portes de l’Espace Paul Ricard. La première pièce présente des panneaux « trivisions» en tirages numériques mettant l’artiste en scène assis sur un canapé. Le rouge dominant illustre le goût de Frédéric Lecomte pour les lèvres maquillées. Le spectateur assiste et découvre les mécanismes de l’art selon l’artiste.

Dans l’ambiance techno de la seconde salle, sur de grandes tables, de petits mobiles activés par des mécanismes subtils donnent vie à des figures découpées dans des magazines de mode. On y retrouve le mannequin du parfum Opium de Dior et d'autres femmes-objets de la publicité. À première vue, le propos paraît sexiste. La gymnastique répétitive imposée aux corps et les positions dégradantes dénoncent notre société et plus particulièrement les critères de beauté infligés aux femmes. Outre le bruit des moteurs électriques, une borne diffuse la musique vibrante des boîtes de nuit.


Frédéric Lecomte
© Espace Paul Ricard
En s’éloignant de ces machineries, le visiteur pénètre dans le troisième espace, où Lecomte aborde avec un humour subversif le corps humain. Des tableaux sous verre représentent des corps prisonniers de la matière et définissant les rapports de l’artiste avec Marcel Duchamp. Là des mains découpées dans du papier, ici des doigts transformés en jambes chaussées de bottes, Frédéric Lecomte provoque avec humour et ironie le monde qui nous entoure.


 Stéphanie Magalhaes
17.11.2001