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Marché

Pavillon des Antiquaires: un public nombreux mais frileux

La manifestation du jardin des Tuileries s’est achevée sur une bonne fréquentation mais avec des résultats commerciaux moins satisfaisants.


Le Corbusier, Naissance du minotaure,
1955, gouache et collage, 47 x 62 cm
© Galerie Zlotowski
Environ 37000 visiteurs, soit un peu plus que l’an dernier : compte tenu de la conjoncture, les organisateurs du Pavillon des Antiquaires se montrent satisfaits. Du côté des exposants, on prend acte de cette bonne affluence, en en tempérant la portée. Spécialisé dans la peinture ancienne, Claude Vittet estime que le cru a été «correct, sans plus. Notre spécialité est moins en vue que d’autres. La fréquentation a été bonne mais nous avons vu peu d’étrangers.» Dans le domaine des arts asiatiques, Antoine Barrère porte un jugement similaire : «Nous avons vendu six ou sept pièces, entre 15000 et 30000 euros. Ce sont les mêmes prix que l’an dernier mais nous avions vendu un plus grand nombre. Nous avons rencontré notre clientèle habituelle plutôt que de nouveaux clients.»


Ingrid Donat, l'ommbre, 1997,
bronze © Galerie Cazeau
Béraudière
La photographie, dont l’on attendait des étincelles après la vente Jammes, tirait un bilan en demi-teinte. Si Laurent Herschtritt, avec sa mise en scène spectaculaire des portraits de la comtesse de Castiglione, a vendu 5 de ces tirages réalisés entre 1895 et 1910, le libraire Rodolphe Chamonal, qui était présent en collaboration avec Hypnos, souligne l’aspect encore immature du marché : «La vente Jammes a créé un grand intérêt mais nous en avons sans doute pâti dans la mesure où des gens qui avaient dépensé énormément n’allaient pas encore acheter. Le marché de la photographie, ce sont 3 grandes ventes à Paris, 4 ou 5 marchands spécialisés. Quelques images se vendent, bien sûr, très cher mais la plupart sont bon marché : 300 ou 600 euros. Ce qui ne permet pas encore de rentabiliser un stand à 20000 euros.»

Pierre Dumonteil, spécialisé dans la sculpture des 19e et 20e siècles, résume l’état d’esprit : «C’est un résultat mitigé : énormément de public, qui a montré un fort engouement, mais un public commercialement frileux. Et je ne parle pas là du public général mais bien du public de collectionneurs.» On sait, comme le rappelle la galerie Loeb, qu’un salon ne finit jamais au décrochage et que certains – comme Flore de Brantes avec ses dessins d’Arbus – ont fait une bonne semaine. Mais l’on retire tout de même de la manifestation un léger sentiment de morosité. La faute à Pâques ou au soleil ?


 Rafael Pic
05.04.2002