On invoque souvent l’incurie des hommes pour justifier les maux qui minent le patrimoine artistique de l’Italie. Comme on vient de le voir, les forces de la nature ont également leur part de responsabilité. On se souvient encore des images d’Assise frappée en septembre 1997 : la basilique éventrée, ses fresques reconstituées avec une patience de bénédictin. Il peut sembler malvenu de parler de dommages aux monuments alors que l’on continue de chercher des victimes. C’est pourtant une autre face de la douleur. L’Aquila, la plus belle ville des Abruzzes, ne compte plus ses pertes : le campanile de l’église San Bernardino, le transept de l’abbaye de Collemaggio, fondée par le futur pape Célestin V, la nef du Duomo… Et comment passer sous silence tous ces centres mineurs, symboles de la richesse inestimable de la péninsule - Onna, Fossa ou Paganica – également frappés par le séisme ? L’attention et la sollicitude du monde ne durent que quelques instants. Mais la reconstruction est souvent interminable : selon la Cour des comptes italienne, la moitié des financements attribués après le tremblement de terre de 1980 en Irpinia (province d'Avellino) ont été dépensés en pure perte. Certains habitants continuent de vivre dans des structures provisoires. De nombreux palais et églises n’en finissent pas de se dégrader. Un sort que l’on souhaite voir évité aux victimes des Abruzzes…

PARIS - On l’a vu pour la dernière fois à Paris en 1984 et l’occasion en était la donation (1976) et le legs (1981) de son épouse Nina au Musée national d’Art moderne. Revoilà Kandinsky, l’un des inventeurs de l’abstraction, dans une grande rétrospective d’une centaine de toiles présentant ses grandes périodes, de 1907 à 1942. Quoi de neuf par rapport à la précédente exposition ? Un portfolio du Bauhaus, des aquarelles de la période russe (1914-1917) et des manuscrits de 1912-1914, entrés au Centre Pompidou. Pour le reste, il s’agit de revoir les chefs-d’œuvre rassemblés par les trois principaux détenteurs de son fonds : outre le Centre Pompidou, la Städtliche Gallerie de Munich (où l’exposition a été présentée avant) et le Guggenheim de New York (où elle ira ensuite). Des peintures figuratives pleines de personnages de 1906, d’un goût et d’une chatoyance profondément russes, aux montagnes stylisées de 1910, des compositions géométriques de couleurs primaires de 1926 jusqu’aux formes «biomorphiques» de la fin, c’est une véritable coupe du XXe siècle que propose le parcours.

Kandinsky au Centre Pompidou du 8 avril au 2009 au 10 août 2009

PARIS – L’exposition aura au moins un mérite : faire savoir que le Petit-Palais possède la plus belle collection française d’icônes. En réalité, cette rétrospective consacrée à l’art byzantin du Mont-Athos sur une période de près de mille ans (du IXe au XVIIIe siècle) ne pioche que partiellement dans le fonds du musée. L’essentiel provient de neuf des vingt monastères de la Montagne sainte, dont ceux de Vatopédi, Dionysiou et Pantocrator. L’originalité de ces icônes, reliquaires, manuscrits, documents, calices et fresques – qui forment un ensemble exceptionnel d’art chrétien – est qu’il continuent d’être utilisés dans la liturgie quotidienne. Les femmes seront sans doute nombreuses à l’exposition – l’accès du Mont-Athos leur est interdit. Mais les hommes auraient aussi intérêt à se déplacer : il n’est guère facile de fréquenter les monastères et très rares ont été jusqu’à présent les prêts de cette envergure.

Le Mont-Athos et l’empire byzantin au Petit-Palais du 10 avril au 5 Juillet 2009.

ROME – Le jeu des célébrations – une spécialité très en vogue - permet de renouveler l’histoire de l’art. Les occasions sont parfois un peu contraintes mais seul le résultat compte… Ainsi Fra Angelico (1405-1459) a-t-il droit à des célébrations nationales pour le 550e anniversaire de sa mort alors qu’il n’en avait pas eu pour le 600e anniversaire de sa naissance, il y a quatre ans. Celles-ci culminent dans une exposition aux Musei Capitolini, la plus importante qui lui ait été dédiée depuis 1955. L’ultime période romaine bénéficie d’un éclairage particulier avec le triptyque de la galleria Corsini et le retable récemment restauré de Bosco ai Frati. Les ouvrages enluminés sous la direction du maître constituent une section originale tandis que quelques pièces sont réunies pour la première fois, comme la prédelle de Zagreb (les Stigmates de saint François) ou l’Annonciation de Dresde. Une étude réflectographique de l’Ecole normale de Pise, dont les résultats sont présentés, confirme que Fra Angelico était un artiste très « sûr » : on a découvert très peu de repentirs sur ses œuvres.

Beato Angelico aux Musei Capitolini, du 8 avril au 5 juin 2009.

Hiroshima mon amour, un mythe fondateur de la Nouvelle Vague, le roman de Marguerite Duras, le film d’Alain Resnais… et les photos d’Emmanuelle Riva. Un demi-siècle après le tournage, l’interprète qui s’est si intimement incarnée dans l’héroïne, dévoile un autre visage. Celui d’une photographe sensible, qui parcourt les rues de la ville martyr avec son Ricohflex et en saisit la vie retrouvée. Images d’enfants se baignant ou pêchant, d’artisans, de corvées d’eau à la pompe, de femmes avec des ombrelles, de flottage de bois, de construction du stade de base-ball : on est en septembre 1958, 13 ans après l’explosion de la bombe du 6 août 1945. Comme pour démontrer l’excellence de l’équipe de tournage, et l’émotion qui l’étreint, le volume comprend aussi des extraits du journal de la scripte du film, Sylvette Baudrot, empli de dessins et de collages, de photos, de textes et de menus d’Air France… Un récit de voyage qu’on aimerait volontiers lire dans son intégralité.

Tu n’as rien vu à Hiroshima, photos d’Emmanuelle Riva, Gallimard, 2009, 128 p., 26 €, ISBN : 978-2-07-012298-1

Un touche-à-tout passionné, généreux, d’inspiration libertaire : ainsi pourrait-on définir Ricardo Mosner, né à Buenos Aires mais surtout actif à Paris. Après avoir animé une troupe de théâtre connue pour ses « spectacles picturaux » puis réalisé des décors pour Copi ou Jérôme Savary, il se partage aujourd’hui équitablement entre le dessin, la peinture, la gravure et la sculpture. Il peut illustrer Ubu roi chez Gallimard ou peindre un pilier de la brasserie La Coupole et rejoindre ainsi les célèbres Montparnos des années vingt. Foncièrement figuratif même si ses personnages connaissent des déformations spectaculaires, il se compose une abondante Comédie humaine pleine de couleur et de truculence, pleine d’un esprit profondément latin qu’un long séjour à Paris ne lui a pas fait perdre.

Ricardo Mosner est exposé à la Maison d’Argentine (27 boulevard Jourdan, 75014, tél. : 01 44 16 29 01), du 6 avril au 7 mai 2009

C’est un nom tout à fait oublié aujourd’hui mais Edouard Souplet a été le costumier du film Mylord l’Arsouille, tourné en 1925. Il a ensuite continué toute sa vie à produire des habits et des décors pour le cinéma, le théâtre, le music-hall, le ballet. Un fonds important de dessins réalisés sous son autorité (lorsqu’il était à la tête de la maison Souplet & Rasami) passe en vente de façon discrète, sans prix de réserve. Regroupés par ensembles de 20 à 100 pièces, généralement très colorés (crayons, aquarelles ou gouaches), parfois attribués à des artistes connus comme Doboujinsky ou Christian Bérard, il y a là 4000 feuilles, dont les estimations ne dépassent guère quelque centaines d’euros. Elles documentent, sous forme de projets de décors originaux, un demi-siècle (1900-1950) de vie culturelle au sens large, de la Coupole au Bataclan, des Folies-Bergère au théâtre Marigny.

Archives de la maison Souplet à Drouot-Richelieu le 10 avril 2009 (Eric Caudron SVV)

ANTIBES – Le salon d’antiquités du vieil Antibes se tient du 11 au 27 avril 2009.

CÔME – A l’occasion de l’exposition « Chagall, Kandinsky, Malevitch », qui se tient à Villa Olmo, la chambre qu’occupait Marc Chagall lorsqu’il habitait à Vitebsk avant la Révolution a été reconstituée avec les meubles donnés au Musée russe par sa nièce.

LONDRES – Le projet d’une extension de la Tate Modern vient d’être approuvé par les autorités municipales. Conçu par les architectes Herzog et de Meuron, qui lui ont donné la forme d’une pyramide, il sera achevé à l’horizon 2014.

OSLO - C'est l'architecte espagnol Juan Herreros qui été désigné pour construire le nouveau bâtiment du musée Munch dans le quartier de Bjorvika, tout près de l'Opéra inauguré en 2008.

PARIS – Selon The Art Newspaper, le Louvre a été le musée le plus fréquenté du monde en 2008 avec 8,5 millions de visiteurs, devant le British Museum (5,9 millions) et la National Gallery of Art à Washington (4,9 millions).

PARIS – Depuis le 4 avril 2009, l'entrée dans les monuments et musées nationaux en France est gratuite pour les jeunes de moins de 26 ans ressortissants de l’Union européenne.

PARIS – La 63e édition du salon Réalités nouvelles, réunissant 400 artistes privilégiant l’abstraction, se tient du 12 au 19 avril 2009 au Parc floral de Paris.

PARIS – La vente du cabinet de curiosités de la photographe Nan Goldin a rapporté 51 000 euros le 7 avril chez Christie’s. Le même jour, la vente d’histoire naturelle rapportait 15 fois plus avec un record à 181 000 euros pour un squelette d’ichtyosaure.

PARIS - Le musée Rodin présente une production peu connue, celle du Rodin portraitiste, qui a croqué aussi bien Clemenceau que Balzac ou de grands bourgeois du XIXe siècle. Les vidéos contemporaines de Gillian Wearing prolongent l'interrogation sur le concept même de portrait.

SAINT-LOUIS (Alsace) - Charles Pollock a longtemps été réduit à n'être que le frère de Jackson Pollock. Cette exposition à l'Espace Fernet Branca de Saint-Louis d'Alsace contribue à redonner à cet artiste clé du XXe siècle américain la place qui lui revient dans la genèse de l'abstraction et du Color Field Painting.

TOULOUSE - Le musée des Augustins consacre une exposition rétrospective aux acquisitions réalisées de 1985 à 2009. Sont présentées une soixantaine des œuvres significatives qui, de Bourdelle à Parrocel, et de Rivalz à Barye, ont permis d'enrichir les collections du musée de beaux-arts de Toulouse.