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LA CATASTROPHE EN IMAGES

DU 3 MARS AU 3 SEPTEMBRE 2006


A travers dessins, caricatures et photographies, la plus grande catastrophe minière d’Europe vue par la presse et les artistes.

La remontée au jour des revenants de Courrières, dessin original de Frank Kupka. Collection Centre Historique Minier


La catastrophe des mines de Courrières du 10 mars 1906 a marqué la mémoire de toute une génération de Français. La presse a forgé son image à travers le dessin, la caricature et la photographie, et l’événement a suscité encore longtemps l’intérêt des artistes. Émile Morel publie en 1907 Les gueules noires, illustré par Théophile Steinlen. Ou - plus inattendu - Antoine-Louis Manceaux, peintre corse, brosse en 1921 un grand tableau intitulé Deuil au pays noir. Parallèlement à son Enquête sur la plus grande catastrophe minière d’Europe, le Centre Historique Minier consacre une exposition originale aux images qui racontent l’histoire de ce drame.


Le dessin de presse

Depuis le Second Empire, les journaux connaissent un succès grandissant. Le Petit Journal dépasse le million d’exemplaires vendus. Le dessinateur Louis-Charles Bombled réalise la couverture d’un supplément illustré qui paraît le 25 mars. L’Illustration, journal d’un type nouveau, plus grand, mieux illustré – que son prix de vente élevé destine à un public aisé – publie plusieurs numéros en mars et en avril 1906, utilisant à la fois le dessin et la photographie. Celui du 7 avril contient un dessin La remontée au jour des revenants de Courrières du peintre Frantisek Kupka, qui vivait alors, comme nombre de ses confrères, de commandes passées par les journaux et n’avait pas encore développé les théories sur l’abstraction qui le rendront célèbre.


Photographies et cartes postales

Vers la fin du XIXe siècle, des hebdomadaires illustrés moins luxueux et moins coûteux, accessibles à des couches sociales plus modestes, sont lancés à leur tour. La Vie illustrée propose deux numéros sur la catastrophe, abondamment illustrés de photographies, en avril 1906. Elle s’intéresse particulièrement au sort des “ escappés ”. De nombreuses photographies seront reprises sous forme de cartes postales, certaines vendues au bénéfice des veuves et des orphelins. On peut dénombrer aujourd’hui, à travers collections publiques et privées, environ deux cents cartes postales différentes ayant trait à la catastrophe et aux évènements qui s’ensuivirent.


L’Assiette au beurre

L’Assiette au beurre, journal satirique de sensibilité anarchiste et "feuille la plus originale de la période", envoie sur les lieux trois de ses principaux collaborateurs, Ricardo Florès, Aristide Delannoy et Jules Grandjouan, avec mission de préparer un numéro spécial. Dans ce numéro de 24 pages paru le 24 mars 1906, Ricardo Florès, dessinateur et portraitiste mondain, signe deux dessins : Vers la fosse commune et L’actionnaire. Aristide Delannoy, qui à côté de dessins plutôt « alimentaires », publie des caricatures dans différents journaux très engagés à gauche, réalise onze croquis et un dessin.


Jules Grandjouan, dessinateur et affichiste

Grâce au prêt consenti par ses petits-enfants, le Centre Historique Minier met l’accent sur le dessinateur Jules Grandjouan. Portraitiste et caricaturiste, c’était un syndicaliste militant, collaborateur de L’Humanité, et un précurseur de l’affiche politique illustrée en France. Il a réalisé dix-sept des trente et une illustrations du numéro spécial de L’Assiettte, dont la première et la quatrième de couverture. La plus féroce et la plus célèbre montre un mineur prenant sa lampe des mains de la mort habillée en lampiste. Après 1906, il voyagea beaucoup, notamment avec la danseuse Isadora Duncan, ainsi qu' en Russie où il rencontra tous les grands chefs bolcheviques et se lia avec Trotski. Élu un temps représentant en France du Bureau international des peintres révolutionnaires - et vite exclu - il retourna à Nantes en 1941 et se consacra désormais à son œuvre artistique, exposant ses dessins, ceux d’Isadora Duncan notamment, aux Etats-Unis.


Illustration : L'assiette au beurre, 24 mars 1906 « Allons-y, puisqu'il faut du charbon à la Compagnie et du pain pour les mioches », dessin de Jules Grandjouan. Collection Centre historique minier.


Parallèlement à celle-ci, l'exposition "10 MARS 1906, COMPAGNIE DE COURRIÈRES : Enquête sur la plus grande catastrophe minière d’Europe", dont nous avons précédemment parlé, continue jusqu'au 7 janvier 2007. Pour relire notre compte rendu, cliquez ici.

CENTRE HISTORIQUE MINIER Fosse Delloye BP 39 59287 LEWARDE
INFORMATION : Tél : 03 27 95 82 82 Email : contact@chm-lewarde.com Site : www.chm-lewarde.com
HORAIRES : De mars à octobre : tous les jours, de 9h à 19h30 (sauf le 1er mai). La billetterie ferme à 17h30.
PRIX D'ENTRÉE De mars à octobre : Pour l’exposition : 5,90€. Ce tarif donne également accés à l’ensemble des expositions permanentes, hors circuit minier.
CONTACT PRESSE : Karine Sprimont, Directrice de la Communication
Tél : 03 27 95 82 82 Fax : 03 27 95 82 92 Email : ksprimont@chm-lewarde.com
Caroline Delain, Assistante en communication Email : cdelain@chm-lewarde.com
Scherzo : Christine Nacry / Delphine Eslan Tél. 03 20 89 01 23 / Fax. 03 20 89 00 01 Email contact@scherzo.fr