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N° 11 - du 29 juin 2006 au 5 juillet 2006

L'AIR DU TEMPS

Objectif Arles

ARLES - Assez mal en point au début du XXIe siècle en termes de fréquentation et d’équilibre financier, les Rencontres internationales de la photographie d’Arles ont rajusté le tir avec le tandem François Barré (président) - François Hébel (directeur). En quelques années, la fréquentation est passée de 10 000 à plus de 30 000 visiteurs, la programmation est passée de 15 à 50 expositions et l’autofinancement de 12 à 52%. D’après les chiffres bruts, un vrai cas d’école pour la Harvard Business Review : alors qu’elles vont bientôt être quadragénaires, les Rencontres semblent avoir trouver la bonne formule. Cette année, c’est Raymond Depardon qui est aux commandes. Il a invité ses « compagnons de route », jeunes ou moins jeunes qui ont écrit ou écrivent encore une belle page de l’histoire de la photo : Don McCullin (la guerre), Jean Gaumy (la mer), Guy Le Querrec (le jazz), Lise Sarfati (la Russie), Anders Petersen (les déclassés), etc. Stages et soirées complètent le programme.

  • Rencontres internationales de la photographie, Arles, du 4 juillet au septembre, semaine d’ouverture du 4 au 9 juillet.

    Le site des Rencontres d'Arles

  • MUSÉES

    Un petit Louvre pour le Luxembourg

    LUXEMBOURG – Le grand-duché ouvre le 1er juillet au public l’un de ses plus importants projets culturels des dernières années : le MUDAM. Sous ce nom se cache le Musée d’art moderne grand-duc Jean, dessiné par Ieoh Ming Pei, l’architecte du Louvre. Sur le site du Fort Thüngen, au milieu d’un parc remanié par le paysagiste Michel Devigne, il épouse le tracé des anciennes fortifications, fait un usage abondant des verrières et utilise la même pierre de Bourgogne que le grand musée parisien. D’une superficie totale de 10 000 m2, il dispose de près de 5 000 m2 d’espaces d’exposition. Dirigé par Marie-Claude Beaud, autrefois à la fondation Cartier et à l’Union des arts décoratifs, le musée a une collection jeune (initiée en 1996), d’environ 250 œuvres. L’exposition d’ouverture, intitulée Eldorado, en présente une partie à côté de projets conçus spécifiquement pour le musée (mobilier, tenue des gardiens, éclairage, « arbre à vélos », etc) par des designers comme les frères Bouroullec, Martin Szekely ou David Dubois.

    Le site du Mudam

    Art contemporain au soleil de Cascais

    LISBONNE – La scène artistique portugaise s’est enrichie d’un nouvel acteur ambitieux. La fondation Ellipse, née sous les auspices de João Rendeiro, président du Banco Privado Portugués, l’une des principales banques du pays, a été inaugurée le 24 juin 2006. Installée à Cascais, à une trentaine de kilomètres de la capitale, dans un grand entrepôt reconverti et peint en noir, elle dispose d’un budget de 20 millions d’euros sur 5 ans. Quelque 300 œuvres ont déjà été achetées et la campagne d’acquisition – centrée sur des œuvres des années 1970 à nos jours - se poursuivra dans les prochaines années, sous la direction de trois commissaires, Alexandre Melo (conseiller culturel du Premier Ministre), Pedro Lapa (directeur du musée du Chiado) et Manuel González, ancien responsable de la collection de la Chase JP Morgan, à New York. Les auteurs exposés mêlent installations, photographie, et médias traditionnels et associent jeunes artiste portugais (Vasco Araujo, João Pedro Vale) et stars internationales (Concrete Shock de Thomas Hirschhorn, Film noir de Douglas Gordon, Ernesto Neto, Cristina Iglesias, Richard Prince, Gabriel Orozco, etc). Sur les 1600 m2 d’espaces d’exposition, la présentation changera régulièrement.

    Le site de la fondation Ellipse

    PATRIMOINE

    Versailles, des Fabriques au numérique

    Petit Trianon, Théâtre de la Reine, Pavillon français, Temple de l’Amour, le Hameau et ses Fabriques, le Belvédère et la Grotte… Le domaine de Marie-Antoinette sera à nouveau ouvert au public à partir du 1er juillet . Et restauré entre 2008 et 2009, grâce au mécénat de Breguet qui lui a réservé 5 millions d’euros. Le Jardin anglais, très éprouvé par la tempête de 1999, a retrouvé ses couleurs d’antan. À côte du mécénat privé et d’entreprise, pour lesquels Versailles affiche une longue tradition, les projets – pour le bon motif – à rendre jaloux le monde du marketing ne manquent pas : un parfum Marie-Antoinette, une source d’eau minérale retrouvée à côté du Temple de l’Amour, 1900 pieds de vigne qui seront vendangés pour la première fois en septembre, avec confrérie et étiquettes d’artistes… Autre projet très avancé Le Grand Versailles numérique dont la première phase démarre. Un site vitrine propose dès maintenant des visites en 3D et le téléchargement de séquences audio et vidéo. Et à partir du 10 juillet, des aides à la visite avec réseau wifi et ordinateurs à la disposition des visiteurs. Il n'y a plus d'audioguides? Qu'on leur donne des Ipods ! Une autre Révolution…

  • Le Domaine de Marie-Antoinette : visite gratuite les 1er, 2 et 3 juillet. De 12h à 19h30. Payant ensuite : 9 €

    Le site vitrine du Grand Versailles

  • EXPOSITIONS

    Baselitz, le monde à l’envers

    LAUSANNE – Depuis 35 ans, Georg Kern peint, systématiquement, ses figures à l’envers. Avant d’être plus connu sous le nom de Baselitz (comme pour Stendhal, son pseudonyme est tiré du nom d’une ville allemande, en l’occurrence celle où il est né en 1938, Deutschbaselitz), il a été marqué par le cubisme et le surréalisme, par Picasso et Antonin Artaud. En opposition aux courants majeurs de l’après-guerre comme l’expressionnisme abstrait, Baselitz reste fidèle à la figure et aux motifs « classiques » de la peinture – portraits, paysages, natures mortes. De la sexualité affichée des premières décennies aux recherches actuelles sur la lumière, l’évolution de la pratique de Baselitz est illustrée en près de 80 œuvres, tableaux, gravures ou dessins. Leur originalité : toutes proviennent de la collection personnelle de l’artiste et constituent donc une sorte de jardin secret.

  • Baselitz à la Fondation de l’Hermitage, du 30 juin au 29 octobre 2006

    Le site de la Fondation de l'Hermitage

  • Portrait de l’artiste en martyr

    LONDRES – C'est avec le romantisme que l’image de l’artiste maudit, en marge de la société contre laquelle il se bat, s’est affirmée comme une valeur sûre (même si elle a existé auparavant : que l’on songe à Borromini qui se suicide en se jetant sur son épée). Chez Van Gogh, chez Gauguin, l’échec, la souffrance, le malheur deviennent d’éclatants indices de talent. C’est cette « mythologie » qu’analyse la National Gallery dans son exposition estivale. Elle a convié pour cela des spécialistes du genre, pour l’avoir vécu dans leur chair ou pour avoir su l’incarner parfaitement : Courbet, avec un autoportrait de jeunesse dont on avait perdu la trace depuis trente ans, Delacroix avec des représentations de divinités tutélaires comme Le Tasse ou Michel-Ange, Manet, les Nabis. Mais pas seulement des Français, même s’ils ont excellé en la matière : on trouve également Whistler, Munch ou Schiele, à l’existence tragiquement brève. Les 70 œuvres présentées sont ordonnées en sections thématiques significatives – le héros, le dandy, la bohème, etc.

  • Rebels and Martyrs à la National Gallery, du 28 juin au 28 août 2006

    Les tableaux exposés

  • POLITIQUE CULTURELLE

    Manifesta, une nouvelle guerre de Chypre

    AMSTERDAM – La querelle autour de Manifesta 6 s’envenime. La manifestation, organisée par une association néerlandaise à but non lucratif, se tient tous les deux ans dans un nouveau pays européen, avec l’objectif d’utiliser au mieux les sites locaux pour mettre en avant la création artistique contemporaine. L’édition 2006 devait se tenir cet automne à Nicosie, la capitale chypriote. C’est, semble-t-il, le souhait des commissaires d’organiser des événements également au-delà de la Ligne verte, dans la partie chypriote turque, qui a suscité la violente réaction des autorités de Nicosie. Elles ont dans un premier temps annulé la manifestation avant d’annoncer qu’elles allaient poursuivre à la fois International Foundation Manifesta, basée à Amsterdam, et, individuellement, chacun des trois commissaires, Mai Abu ElDahab, Anton Vidokle and Florian Waldvogl, pour les empêcher d’exposer ailleurs ce qui avait été conçu pour Chypre.

    Le site de Manifesta

    LIVRES

    L'abbé fou de préhistoire

    C'est presque un personnage de bande dessinée : avec sa soutane sur ses gros souliers, son éternelle cigarette au bec et son assistante, vieille fille anglaise à la Agatha Christie, l'abbé Henri Breuil (1877-1961) mériterait déjà l'intérêt. A cela s'ajoute évidemment sa contribution à la connaissance de la préhistoire : pendant des décennies, il parcourt le monde, de la grotte de Niaux à celle d'Altamira (Espagne), de la caverne Romanelli (Italie) aux fresques rupestres d'Afrique du Sud. Faisant avancer la cause de la stratigraphie, soulevant de saines polémiques (sur l'aurignacien, notamment) et donnant à la discipline ses lettres de noblesse : en 1929, la chaire de paléontologie du Collège de France est créée à son intention. Agréablement illustré (photos anciennes, relevés à l'aquarelle), cet ouvrage constitue le catalogue d'une exposition rétrospective, qui se tient à L'Isle-Adam, commune d'adoption du formidable abbé.

  • Sur les chemins de la préhistoire, l'abbé Breuil du Périgord à l'Afrique du Sud, sous la direction de Noël Coye, Somogy, 2006, ISBN : 2-85056-945-5, 38 €.

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  • BRÈVES

    ATLANTA - Les archives de Martin Luther King, qui devaient être dispersées par Sotheby's, ont finalement été acquises auprès de ses héritiers par un consortium d'entrepreneurs locaux pour 32 millions de dollars. Elles seront remises au Morehouse College, où il fut étudiant.

    AUBERIVE (Haute-Marne) - L’abbaye cistercienne qui appartint à la famille de Diderot, fut prison pour femmes et colonie de vacances des usines Solvay, est aujourd’hui connue pour son « conservatoire de la pomme », avec son verger aux variétés rares. Elle a inauguré le 24 juin un espace d’art contemporain dans lequel seront organisées des expositions sur des artistes « au parcours singulier ». La première associe Rebeyrolle, Stani Nitkowski et Roger-Edgar Gillet.

    En savoir plus sur le centre d’art contemporain d’Auberive

    BERLIN - Des voix se sont élevé dans le monde culturel allemand pour déplorer que le tableau Tante Marianne, par Gerhard Richter, adjugé 2,1 millions de livres lors d’une vente, le 21 juin, chez Sotheby’s, n’ait pas été acquis par une institution du pays, en raison de sa charge symbolique. Il représente l’artiste, âgé de 14 mois, sur les genoux de sa tante, qui devait mourir dans un hôpital psychiatrique, dans le cadre d’un programme d’élimination des malades mentaux .

    Une reproduction de Tante Marianne

    EVIAN – La ville d’eaux inaugure le 30 juin son Palais-Lumière, fruit de la transformation des Anciens-Thermes. Ce centre de congrès est doté d’une salle d’exposition de 600 m2, dont ses promoteurs souhaitent faire un pôle culturel de référence, à l’image de la fondation Gianadda à Martigny. Le premier artiste présenté, du 30 juin au 1er octobre, est le « local de l’étape », Pierre Christin.

    Le site de la ville d'Evian

    LONDRES – La maison de ventes Spink, spécialisée en philatélie et numismatique, propose un florin d’or de l’époque d’Edouard III (1344). Découvert en janvier dernier, il est estimé 100 000 livres.

    Le site de Spink

    MADRID – Antonio López (né en 1937), l’un des représentants les plus connus du courant réaliste, a reçu le 26 juin le prix Velázquez, doté de 90 000 euros, principale récompense espagnole dans le domaine des arts plastiques.

    Biographie d'Antonio López avec quelques images

    MINNEAPOLIS - C'est la saison Jean Nouvel. Deux jours avant l'ouverture du musée du Quai Branly à Paris, était inaugurée sa première réalisation sur le continent américain, le Guthrie Theatre de Minneapolis.

    Quelques photographies sur le site des Ateliers Nouvel

    MOULINS – Le Centre national du costume de scène, qui conserve 8000 costumes issus de la Comédie-Française, des opéras de Paris et de la Bibliothèque nationale, est inauguré le 2 juillet. Il siège dans une ancienne caserne de cavalerie, rénovée par Jean-Michel Wilmotte.

    Le site de l'agence Wilmotte présente le projet

    PARIS – Après trois ans de travaux, le musée de l’Armée, à l’hôtel des Invalides, ouvre le 1er juillet ses nouvelles salles consacrées à la période 1871-1945. Elles s’étendent sur 3500 m2 (contre 2300 m2 précédemment). Plus de mille objets y sont présentés – uniformes, bâtons de maréchaux, armes variées, canon de 75, jusqu’à un authentique taxi de la Marne, restauré en 2005.

    Le site du musée de l'Armée

    PARIS - Ieoh Ming Pei, à l'affiche à Luxembourg pour le nouveau musée, est appelé à la rescousse au Louvre. Il s'agit d'imaginer des aménagements pour que le trafic sous la pyramide (conçu pour 4 millions de visiteurs annuels et non les 7 millions qu'elle reçoit) soit plus fluide. Réponse dans trois mois.

    PARIS - La manifestation La Force de l'art, organisée par le ministère de la Culture au Grand Palais entre le 10 mai et le 25 juin, a reçu 130 000 visiteurs.

    PARIS – Artcurial organise une vente d’art chinois le 29 juin à 14h15. Un Nu de Pa Yuliang (1895-1977), estimé près de 100 000 euros, est la pièce principale. On y trouve également des générations plus récentes représentées par Wang Ziwe, les frères Gao ou Ma Liuming.

    Le programme d'Artcurial

    SPOLETE – Le festival des Deux Mondes débute le 30 juin et s’achève le 17 juillet. Outre la musique, le théâtre et le ballet, il prévoit un volet d’arts plastiques avec des expositions consacrées à Umberto Mastroianni et Demetrios Psillos.

    La programmation du festival

    WASHINGTON – L’American Art Museum et la National Portrait Gallery, deux musées sous l’égide de la Smithsonian Institution, fermés en 2000, rouvrent au public le 1er juillet, après une rénovation d’ensemble .

    Un résumé de l'histoire des musées rénovés

    SUR ARTAUJOURDHUI.INFO

    Cette semaine, ne manquez pas

    EPINAL – Le musée de l’Image, inauguré en 2003, présente à partir du 1er juillet des salles rénovées. Sur les 25 000 images de la collection ,170 des plus significatives sont exposées en un « Coup de cœur » : rois, soldats, saints et faits divers voisinent avec des œuvres actuelles (Bernard Faucon, Glen Baxter, Annette Messager, etc) prêtées par des fonds régionaux d’art contemporain.

    L'Amour des Images

    LAVARDENS -Le Château de Lavardens propose un parcours de l’art de la tapisserie au XXe siècle. La quarantaine d’œuvres présentées, venues de collections - prestigieuses, ont été choisies parmi les plus représentatives des courants artistiques de ces cinquante dernières années, de Lurçat à Calder ou Sonia Delaunay. Sans prétendre épuiser le sujet, l’exposition s'attache à redonner une visibilité à la tapisserie et à redéfinir plus justement sa place dans la création contemporaine.

    Tapisserie, l'art et la matière

    LYON - Le musée gallo-romain de Fourvière actualise nos connaissances sur l'univers religieux des Gaulois, que nous connaissons surtout par le biais d'une BD… La dimension sacrée et scientifique de ce culte est évoquée par des objets provenant de toute l'Europe (statuettes, monnaies, etc). Le clou de l'exposition est la reconstitution grandeur nature du sanctuaire de Gournay-sur-Aronde.

    Par Toutatis ! La religion des Gaulois