ArtAujourdhui.Hebdo

N° 409 - du 26 novembre 2015 au 2 décembre 2015

Ingres, une certaine image de la femme

MADRID – Alors que certains voudraient nous faire accroire qu’il s’agit d’une vision d’enfer, le corps de la femme n’a-t-il pas été de tout temps la principale source d’inspiration des peintres ? Ce n’est pas Ingres (1780-1867) qui nous démentira, qui n’a cessé, avec sa précision au scalpel, de la dessiner, vêtue ou déshabillée. Sa Grande Odalique, son Bain turc ont leur place dans l’imaginaire occidental du beau idéal. L’artiste n’hésitait pas pour cela à tordre les perspectives, à étirer les membres comme le faisaient déjà les maniéristes trois siècles plus tôt. Madrid reçoit Ingres, et c’est une première : il n’existe en effet aucune toile de sa main dans les collections publiques espagnoles, même si le duc d’Albe fut l’un de ses proches à Rome. La bête noire de Delacroix (dont il bloqua l’élection à l’académie) a excellé dans bien d’autres genres : le portrait mondain - celui de la comtesse d’Haussonville nous vient de la Frick Collection de New York - mais aussi les scènes mythologiques, la peinture sacrée, les tableaux troubadour revisitant l’histoire de France. Occupant une position originale entre néo-classicisme, romantisme et réalisme, le polyvalebnt Ingres avait encore un autre talent, entré dans la légende : le violon…
Ingres au musée du Prado, du 24 novembre 2015 au 27 mars 2016.

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