Le surréalisme en Belgique
Xavier Canonne
Le surréalisme en Belgique ? Magritte, beaucoup, Delvaux, un peu, et la messe est dite. Cette opinion à courte vue ne résiste pas à l’analyse. Et encore moins depuis qu’on dispose d’un ouvrage appelé à devenir un classique. Son auteur, directeur du musée de la Photographie de Charleroi, a dédié de nombreuses années au sujet de son étude. Il n’évite pas les vaches sacrées mais leur enlève la patine officielle qui les a affadis : que l’on lise les tracts crus sur L’Imbécile, L’Emmerdeur et L’Enculeur, par exemple! Ils sont dus à Magritte et Marcel Mariën (1920-1993). Ce dernier, peu connu du grand public, est une charnière essentielle du surréalisme belge. C’est lui qui sera en 1961 l’auteur du tract-canular (pris très au sérieux) sur la Grande Baisse : Magritte se serait apprêté à brader ses tableaux pour les mettre à la portée de tous… Nougé, Scutenaire, Mesens, Lefrancq sont d’autres personnalités de premier plan largement étudiées, jusqu’aux épigones plus récents comme Tom Gutt ou Claudine Jamagne. La riche iconographie permet d’aller au-delà des tableaux-icônes du mouvement. Elle mêle photos d’archive, collages et couvertures de revues-phares comme Les lèvres nues. • Le surréalisme en Belgique, par Xavier Canonne, Fonds Mercator, 2007, 352 p., ISBN : 90-5163-659-6, 79 €. |
Critique parue dans la newsletter N° 48 - du 17 mai 2007 au 23 mai 2007