Jacqueline Lamba, peintre rebelle, muse de l’amour fou
Alba Romano Pace
Ce fut l’une des trois épouses d’André Breton, peut-être celle qui compta le plus dans son parcours intellectuel, et la mère de sa fille Aube. Jacqueline Lamba, disparue en 1993 à l’âge de 83 ans, a comme il se doit un parcours accidenté. Ayant perdu son père d’un accident de voiture au Caire, puis sa mère alors qu’elle était encore adolescente, elle gagna ensuite sa vie comme nageuse nue dans un club des Champs-Elysées… avant de séduire André Breton au café de la place Blanche. La peinture d’une femme qui côtoya les surréalistes puis l’expressionnisme abstrait par l’intermédiaire de son second mari, le sculpteur David Hare, mérite l’intérêt. Mais ce sont surtout son parcours, ses amitiés, ses amours, ses rivalités qui fascinent. Picasso, Eluard, Dora Maar, mais aussi Trotsky et Frida Kahlo lors d’un séjour à Mexico, puis Peggy Guggenheim, Sartre, Victor Serge, Claude Lévi-Strauss, ou encore le docteur Ferdière, qui soigna Antonin Artaud, ont tous été des intimes à un moment ou un autre. L’ensemble dessine un véritable portrait en creux de la culture du premier XXe siècle.
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Critique parue dans la newsletter N° 183 - du 8 juillet 2010 au 8 septembre 2010