La Renaissance de Jan Gossaert
Sous la direction de Maryan Aisworth
L’exposition Gossaert, mentionnée ci-dessus, s’accompagne d’un volumineux catalogue, qui servira d’excellent manuel de langue vivante : si les essais sont traduits en français, les fiches consacrées à chaque œuvre sont en effet conservées en anglais. Les passionnés iront jusqu’au bout ! La dimension érotique du maître flamand (1478-1532) et son goût pour la mythologie sont évidemment abordés mais les spécialistes vont bien au-delà, consacrant par exemple un texte passionnant (de la plume de Stepanie Schrader) à la diplomatie culturelle. Pour défendre les intérêts des Pays-Bas (et obtenir la nomination des évêques sans l’aval du Saint-Siège), l’ambassadeur à Rome, Philippe de Bourgogne, joua avec intelligence de la connivence intellectuelle. Il employa Gossaert à réaliser des copies de marbres antiques conservés au Vatican, suscitant l’amitié du pape Jules II et faisant davantage avancer ses affaires que par de hasardeux bras de fer. Nos gouvernants actuels seraient bien inspirés de chercher des modèles dans la Renaissance…
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Critique parue dans la newsletter N° 205 - du 17 février 2011 au 23 février 2011