Pierre Soulages, Outrenoir, entretiens avec Françoise Jaunin
Qu’un jeune homme de 92 ans s’insurge contre ceux qui vaticinent la « fin du métier » et défende la liberté de l’art contemporain, voilà qui est rafraîchissant… Dans ce dialogue publié il y a une dizaine d’années et mis à jour, l’artiste le plus aimé des Français (500 000 visiteurs lors de son exposition au Centre Pompidou en 2010-2011), s’exprime évidemment sur son art, sur sa reconnaissance précoce par l’Amérique (dès les années 1940), sur la genèse des Outrenoirs en 1979, sur les 104 verrières de l’abbatiale de Conques et la mise au point avec les ingénieurs de Saint-Gobain d’un verre introuvable, « qui laisse passer la lumière mais pas le regard ». Mais il prend maints chemins de traverse pour parler de rugby, de viticulture (il fut brièvement vigneron pendant la guerre), de Montaigne, des modèles de pinceaux chinois ou des ors de Cimabue. Une belle leçon d’ouverture et d’anti-sectarisme…
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Critique parue dans la newsletter N° 255 - du 12 avril 2012 au 18 avril 2012