Mirabilia. Essai sur l’Inventaire général du patrimoine culturel
Michel Melot
Depuis Mérimée et les débuts de la protection du patrimoine, que de chemin parcouru ! Aujourd’hui, plus de 40 000 bâtiments sont protégés en France. Les campagnes récentes ont intégré dans ce périmètre des pans longtemps méprisés comme l’architecture industrielle. Comment faire face à cette inflation patrimoniale ? C’est la question que pose l’auteur, qui sait de quoi il retourne puisqu’il a dirigé l’Inventaire général du patrimoine, fondé par Malraux, de 1996 à 2003. Pointant les apparentes absurdités de la mémoire – ce sont les Parisiens qui militent pour l’inscription de la procession de la tarasque alors que les jeunes Beurs qui habitent Tarascon s’en soucient comme d’une guigne – et les pièges que tend l’histoire – la tour Eiffel, «inutile et monstrueuse» pour ses contemporains, est devenue un monument sacré – il montre comment l’extension de la notion de patrimoine a permis d’accueillir «de la cathédrale à la petite cuillère». Une dérive intenable, qui appellera immanquablement, un jour ou l’autre, une dose d’iconoclasme…
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Critique parue dans la newsletter N° 266 - du 28 juin 2012 au 4 juillet 2012