Aveyron, le temps de la terre, 1950-1960
Marie-Claude Dupin-Valaison et Hélène Tabès
Combien notre société a-t-elle changé en quelques décennies ? Comme l’affirme le dicton, quelques images valent parfois mieux qu’un long discours. C’est le sentiment que l’on éprouve en feuilletant la production d’un photographe aujourd’hui oublié (Jean Ribière, actif à Paris-Match et à L’Aurore dans les années 1950-70) sur un département peu fréquenté, l’Aveyron (surtout connu des Français pour le roquefort et pour fournir la moitié des patrons de café parisiens). Il existe des crieurs publics, parfois manchots ; sur les marchés, on voit des stands de vendeurs de cordes et de bourreliers ; à la carrière de Cantoin, les casseurs de pierre travaillent encore le basalte à la masse. On porte la montre à gousset, le chignon, la blouse, on pèse les poules avec une balance romaine. On marche en sabots, on se déplace en charrette et l’on époussette la table avec des ailes de canard. Ces clichés n’ont pas un demi-siècle et, cependant, nous montrent un monde qui semble tenir de la science archéologique. A mettre de toute urgence sur Facebook et Twitter…
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Critique parue dans la newsletter N° 294 - du 7 mars 2013 au 13 mars 2013