L’univers flottant de Paul Jacoulet, un artiste voyageur en Micronésie
Sous la direction de Christian Polak et Kiyoko Sawatari
Voilà, comme Bernard Buffet, un artiste français davantage connu au Japon qu’en France. Il faut dire que Paul Jacoulet (1896-1960), fils d’un professeur de français en poste à Tokyo, où il arrive à l’âge de trois ans, a vécu plus longtemps en Asie qu’à Paris. Grand voyageur, il a notamment immortalisé (lors d’expéditions entre 1929 et 1933) les tatouages et les tenues traditionnels des îles de Micronésie avant qu’ils soient vidés de leur sens et deviennent de simples attractions touristiques. En 1933, il fonde à Tokyo un atelier de gravure, s’érigeant en successeur de Hiroshige et de Hokusai dans la discipline exigeante de l’ukiyo-e (gravures sur bois), produisant chaque année une série d’estampes que se disputent avidement les collectionneurs – fleurs, papillons, belles courtisanes, vieillards vénérables. Le catalogue décrit la production de cet interprète d’un Extrême-Orient coloré et raffiné. Il sert aussi de catalogue à une exposition et à une donation importante au musée du quai Branly. Déjà apprécié aux Etats-Unis, Jacoulet va-t-il enfin sortir de son purgatoire hexagonal?
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Critique parue dans la newsletter N° 297 - du 28 mars 2013 au 3 avril 2013