Tony Garnier
Pierre Gras
Autre cas d’homonymie qui a pu desservir son porteur : Tony Garnier (1869-1948) a certainement pâti de la comparaison avec Charles Garnier, le bâtisseur de l’Opéra de Paris, même si leurs styles sont aux antipodes. En retraçant la carrière de l’architecte lyonnais, né dans une famille de la bourgeoisie textile de la Croix-Rousse, l’auteur passe en revue ses réalisations majeures : le stade de Gerland, les abattoirs de la Mouche (avec leur Grande Halle, l’œuvre-icône de Garnier), l’hôpital Edouard-Herriot, la Cité des Etats-Unis. Toutes lyonnaises, à l’exception de son ultime création, tardive (il a plus de 60 ans et la Seconde Guerre mondiale coupera ce dernier élan) : l’hôtel de ville de Boulogne-Billancourt. La question-clé est posée : pourquoi un auteur considéré très jeune comme un visionnaire (dès la publication de son ouvrage La cité industrielle (1904), qui met en avant la fonction essentielle de l’urbanisme), a-t-il eu une influence aussi réduite par rapport à celle de son quasi contemporain Le Corbusier ?
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Critique parue dans la newsletter N° 309 - du 20 juin 2013 au 26 juin 2013