Vallotton Manguin Hahnloser, Correspondance 1908-1928
présenté et annoté par Margrit Hahnloser-Ingold et Valérie Sauterel
Cette correspondance à trois prouve que les peintres savaient écrire et que leurs collectionneurs savaient poser de vraies questions. Face à Vallotton, voici donc un alter ego, Henri Manguin, et des commanditaires d’exception, Hedy et son époux Arthur Hahnloser, ophtalmologue à Winthertour, qui achetèrent leurs œuvres sur plusieurs décennies tout en nouant un vrai rapport d’amitié. Listes de prix et de tableaux, récriminations sur un beau-fils imbécile mais aussi doutes sur la création, discussions sur le rôle du galeriste, sentiment d’impuissance face à la plus grande boucherie de l’histoire nourrissent l’échange épistolaire. Une intéressante psychanalyse de l’âme d’artiste et d’une époque troublée, à compléter par une visite à la Villa Flora où est conservée la collection des Hahnloser avec ses nombreux Vallotton (dont La Blanche et la Noire que l’on peut voir, parmi d’autres prêts, à l’exposition du Grand Palais).
|
Critique parue dans la newsletter N° 317 - du 3 octobre 2013 au 9 octobre 2013