Anne et Patrick Poirier, Dans les nervures du temps
Entretiens avec Françoise Jaunin
On connaît plusieurs couples d’artistes : Ilya et Emilia Kabakov (qui seront à l’honneur pour Monumenta au Grand Palais en mai), Gilbert & George, Christo et Marie-Jeanne, les Becher… Les Poirier en font assurément partie et l’un des intérêts de ce livre est de décrypter ce fonctionnement binaire. On y explore plus en détail certaines de leurs obsessions, comme le travail sur les vestiges et les ruines, qui fournit quelques anecdotes savoureuses – ainsi, alors qu’ils venaient de réaliser des copies à Pompéi, des gardiens crurent qu’ils volaient des colonnes… Après une enfance marseillaise (pour Anne, née en 1941) ou nantaise (pour Patrick, né en 1942), leurs chemins se croisent aux Arts déco pour ne plus se séparer : mai 68, la Villa Médicis à l’époque de Balthus, les innombrables voyages, les expositions – et aussi les souffrances communes, comme le décès brutal de leur fils unique en 2002. La solidité de leur lien est résumée par une anecdote : Anne et Patrick Poirier ont postulé à deux pour un seul poste d’enseignement. Un véritable casse-tête pour l’administration, qui les a recalés… deux fois.
|
Critique parue dans la newsletter N° 334 - du 13 février 2014 au 19 février 2014