Le Corbusier, un fascisme français
Xavier de Jarcy
Pendant dix huit mois, en 1941-42, Le Corbusier fait le siège des administrations de l’Etat français, dans les hôtels de Vichy, pour obtenir honneurs et commandes, notamment pour ses maisons préfabriquées, les murondins. Sans véritable succès. Est-ce là sa seule marque d’allégeance à un fascisme français ? Certainement pas, selon l’auteur qui lui trouve dans l’entre-deux-guerres des dérapages antisémites, une forme d’admiration pour Hitler (qui pourrait «couronner sa vie par une œuvre grandiose : l’aménagement de l’Europe») et des fréquentations peu recommandables. Ainsi, ce Pierre Winter, médecin, l’un des idéologues du Parti fasciste révolutionnaire et directeur du magazine La Révolution fasciste. Lorsque Le Corbusier construit en 1934 l’immeuble de la rue Nungesser et Coli, où il se réserve le septième étage, Winter emménage au quatrième - leurs relations seront solides et durables. En 1943, Le Corbusier est nommé conseiller de la fondation Carrel – le fameux apôtre de l’eugénisme, frappé d’indignité à la Libération. Dans l’après-guerre, Le Corbusier saura occuper la position du Commandeur et faire oublier ces liaisons dangereuses…
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Critique parue dans la newsletter N° 386 - du 23 avril 2015 au 29 avril 2015