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XVIIIE SIèCLE

Les surprises de Fragonard

Philippe Sollers

«Il est temps de faire de Fragonard un peintre profond», écrivait Philippe Sollers en 1987 dans un essai qui accompagnait la rétrospective consacrée au peintre au Grand Palais. A intervalle de presque trente ans, maintenant que le peintre revient au même endroit, avec des toiles encore plus galantes, sa réédition n’est pas une mauvaise idée. Sollers y jongle en virtuose, convoquant Diderot, Sade, l’abbé de Saint-Non, les actrices légères comme la Vestris ou la Guimard (qui furent les principales admiratrices du peintre), les frères Grimm ou David, saupoudrant son phrasé de mots piquants (« Je peindrais avec mon cul » est l’une des seules citations unanimement attribuées à Fragonard). Se dessine un artiste rapide, peu en cour (la Pompadour et Marie-Antoinette l’ignorent), amoureux de l’Italie, et qui, de façon inattendue, est rapproché de Manet et de Picasso plutôt que de Watteau. Un être libre, qui mourra comme on fait un pied-de-nez : à 74 ans, en plein mois d’août, d’avoir mangé une glace trop froide…


Les surprises de Fragonard, par Philippe Sollers, Gallimard, 144 p., 25 €.

Les surprises de Fragonard - Philippe Sollers


Critique parue dans la newsletter N° 400 - du 24 septembre 2015 au 30 septembre 2015

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