Icônes de l’art moderne. La collection Chtchoukine
Sous la direction d’Anne Baldassari
Des années qu’on l’attendait même si l’événement semblait hypothétique : la grande collection d’art moderne constituée au début du XXe siècle par l’industriel russe Chtchoukine (né en 1854, mort en exil en 1936 à Paris) est reconstituée à la Fondation Louis Vuitton. Le catalogue décrit le personnage, les origines de sa passion qui lui valut les sarcasmes de ses contemporains et l’admiration de ses pairs - dès 1910, le palais Troubestskoï est ouvert à la visite. Mais il va plus loin : favorisé par son grand format à l’italienne, il nous fait pénétrer dans l’intimité de ce Moscou avant-gardiste de 1900. Salle par salle, on découvre l’accrochage de la collection, restitué par des photographies anciennes : le cabinet Cézanne, le cabinet Picasso, l’ancienne chapelle (avec Guillaumin et Whistler), le salon de musique (avec Monet et Maurice Denis), la salle à manger (avec des Gauguin et une tapisserie de Burne-Jones) et, évidemment, le salon rose où abondaient les Matisse. Sur une photo, on voit même des indications à l’encre noire : elles proviennent du peintre lui-même qui indiquait où il aurait voulu voir accrochées les toiles peintes à Tanger en 1912. La preuve d’une entente rare entre le commanditaire et son artiste préféré…
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Critique parue dans la newsletter N° 455 - du 22 décembre 2016 au 11 janvier 2017