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Kandinsky, 1933-1944, les années parisiennes

Collectif

Au contraire des artistes évoqués dans cette lettre, Wassily Kandinsky n’est pas mort âgé : il n’avait que 78 ans lorsqu’il s’est éteint à Neuilly, en décembre 1944, quelques mois après la Libération. Pour lui comme pour des artistes plus anciens tels le Hollandais Jan Lievens (un contemporain de Rembrandt, qui commença une carrière éblouissante à l’âge de 12 ans, avant de finir sur la paille), la question est autre : comment savoir se réinventer. En effet, bien qu’ayant commencé à peindre tard (à l’âge de 30 ans, en 1896), Kandinsky se retrouve, à 45 ans, auréolé du titre de premier peintre abstrait du monde (« La destruction de l’objet se consomme en 1911 », écrit joliment Christian Zervos dans Cahiers d’art en 1934). Comment continuer à tracer son sillon dans les trente ans qui suivent ? Le catalogue de l’exposition du musée de Grenoble (jusqu’au 29 janvier 2017) le montre sur sa dernière période, qui le voit quitter le Bauhaus fermé par les Nazis pour trouver, de façon étonnante, refuge en France. Cherchant son inspiration dans la botanique ou l’embryologie, bricolant pendant l’Occupation avec les matériaux disponibles (carton, ripolin), oscillant entre les surréalistes et les partisans d’une abstraction sévère, il continue jusqu’à la fin à produire des symphonies de signes et de couleurs, moins cérébrales, plus foisonnantes qu’avant. Sans être vraiment prophète en sa nouvelle patrie (il est naturalisé en 1939) : son célèbre Du spirituel dans l’art, écrit en 1911, partiellement traduit en anglais en 1912, diffusé en italien dès 1940, attendra 1949, après sa mort, pour connaître une version française…


Kandinsky, 1933-1944, les années parisiennes, éditions Somogy, 2016, 288 p., 28 €.

Kandinsky, 1933-1944, les années parisiennes - Collectif


Critique parue dans la newsletter N° 457 - du 19 janvier 2017 au 25 janvier 2017

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