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Édouard Pignon, Ostende (1946-1953)

Sous la direction de Philippe Bouchet

On se plaint fréquemment dans cette chronique de la frilosité des musées, qui choisissent la sécurité des grands noms au détriment d’expositions audacieuses. Le dernier accrochage du musée des Beaux-Arts de Lyon nous permet de nous contredire. Voilà une exposition particulièrement « anglée » : tout entière consacrée à un peintre un peu oublié – Edouard Pignon (1905-1993), ami de Picasso – elle est en outre circonscrite à un cycle particulier de son œuvre. Ce sont ses vues d’Ostende, port belge dont il tomba amoureux au lendemain de la guerre et dont il fit d’innombrables représentations entre 1946 et 1953, où les voiles de couleur claquent au vent comme des oriflammes. Certes, c’est une donation par le fils Pignon qui a précipité l’événement mais il n’en reste pas moins louable car il a fallu ratisser large et faire venir des toiles de collections privées en Belgique ou en Suisse, de musées à New York, au Luxembourg ou à Issoudun. Le catalogue décrit la genèse de cette série (c’est en plein hiver que Pignon quitte Collioure pour Ostende, un véritable U-turn), replace l’artiste dans le contexte de l’époque, avec ses engagements et ses amitiés. Une belle série de photographies d’Agnès Varda dans son atelier pousse à effectuer le pèlerinage : c’est au 23, rue du Moulin-Vert, dans le XIVe arrondissement de Paris, que Pignon a rêvé d’Ostende, dans un appartement cédé par Jean Cassou. Aucune plaque sur le mur mais sa fenêtre est bien là, au troisième étage, par où entrait la fine lumière du Nord…


Édouard Pignon, Ostende (1946-1953), sous la direction de Philippe Bouchet, éditions Hazan, 2017, 168 p., 30 €.

Édouard Pignon, Ostende (1946-1953) - Sous la direction de Philippe Bouchet


Critique parue dans la newsletter N° 475 - du 25 mai 2017 au 31 mai 2017

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