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L’Expressionnisme

Itzhak Goldberg

Dans la grande litanie des « ismes », l’expressionnisme occupe une bonne place. Mais que recouvre-t-il exactement ? Comme le rappelle cette somme dont la manipulation demande des poignets solides, il fut un temps où l’on mettait Matisse et les fauves sous le vocable d’expressionnisme français. Aujourd’hui, le terme est à peu près monopolisé par la matrice germano-autrichienne (à laquelle s’est greffée, après guerre, l’expressionnisme abstrait américain de Pollock, dont l’auteur évalue d’ailleurs le degré de parenté). Ce sont ces paysages aux couleurs soutenues, discordantes (des chevaux bleus !), ces portraits cernés de grosses lignes noires, cette ambiance générale de liberté primitive. Les deux moments fondateurs sont replacés dans leur contexte européen : Die Brücke (né en 1905 à Dresde, à l’instigation de Kirchner et trois amis, mais ainsi nommé seulement après sa disparition en 1914) et Der Blaue Reiter (fondé en 1911 à Munich avec Kandinsky et Marc en fers de lance). L’expressionnisme aurait pu s’étioler doucement dans une Europe paisible, mais il va se régénérer à deux sources monstrueuses : la guerre et la métropole. En sortira un autre filon, féroce, sanglant, tragique, celui de Grosz, Meidner, Dix, Beckmann, que les nazis s’empresseront de cataloguer comme « dégénéré » mais qui assoira encore plus solidement la postérité du mouvement dans l’histoire de l’art.


L’Expressionnisme, par Itzhak Goldberg, Citadelles & Mazenod, 2017, 400 p., 189 €.

L’Expressionnisme - Itzhak Goldberg


Critique parue dans la newsletter N° 480 - du 29 juin 2017 au 5 juillet 2017

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