Rodin, dessiner, découper
Sophie Biass-Fabiani
Il savait sculpter, c’est évident, mais aussi peindre et dessiner, cela va de soi. Photographier, également. Ce catalogue, qui accompagne une exposition dans son musée, dévoile un autre talent moins connu de Rodin : le découpage. Il s’y est adonné à différentes périodes, par exemple dans les années 1880, beaucoup en 1903-1905, sur des figures érotiques ou des personnages arqués, contorsionnés. Cela lui permettait, dans une démarche très pionnière, de les manipuler, les assembler, les retourner. Le livre aborde aussi le découpage abstrait, c’est-à-dire celui qui est opéré par des aplats de couleur pour isoler une figure : Rodin s’y est employé sur des dessins mais aussi des photos, anticipant les pratiques postérieures de Matisse, Picasso, Braque, Schwitters…
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Critique parue dans la newsletter N° 542 - du 24 janvier 2019 au 30 janvier 2019