Van Cleef & Arpels, reflets d’éternité

Cela sent un peu la commande… mais se parcourt néanmoins agréablement, tant les bijoux y jettent de feux. Alors que sa boutique-amiral du 22, place Vendôme fait peau neuve (après Boucheron et Chaumet, qui viennent d’enlever les échafaudages), la maison Van Cleef & Arpels exhibe son premier siècle de création. Les images d’archives racontent une histoire d’amour entre le joaillier et les célébrités, qu’elles soient altesses – le roi Farouk, Soraya ou la maharani de Baroda – ou actrices – Marlène Dietrich, Grace Kelly, Claudia Cardinale. Les dates essentielles sont rapidement posées, même si les moments difficiles sont un peu escamotés, comme la disparition, en 1942, de Renée Puissant, fille des fondateurs et brillante directrice artistique : les premiers pas, le mariage entre Estelle Arpels et René Van Cleef, les succès à l’Exposition internationale des arts décoratifs de 1925 (la montre Châtelaine de 1926 symbolise parfaitement l’esthétique Art déco), les innovations techniques comme le " serti mystérieux ", au nom si bien trouvé. Et l’on revoit quelques pièces célèbres ou inattendues comme la Broche rose du roi Farouk (614 rubis et 241 émeraudes) ou cette curieuse montre bracelet en émail blanc, bois et cordonnet tressé de 1932. Presque de l’Arte povera pour temps de crise !

• Van Cleef & Arpels, reflets d’éternité, par Marc Petit, éditions Cercle d’art, ISBN : 2-7022-0763-4, 192 p., 100 €