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N° 186 - du 23 septembre 2010 au 29 septembre 2010


Extension du LaM, Villeneuve d’Ascq - vue de nuit Photo : M. Lerouge / LMCU. © Manuelle Gautrand Architecture

L'AIR DU TEMPS

Passage du Nord-Est

La France, c’est connu, est centralisatrice : tout tourne autour de Paris. A l’heure où les acquis de la politique de décentralisation lancée dans les années 1980 sont partiellement remis en cause, c’est la culture qui semble prendre le relais pour une meilleure occupation du territoire. L’axe Nord-Est, qui mène vers le Luxembourg, la Belgique, l’Allemagne, connaît actuellement une floraison remarquable. La fréquentation du Centre Pompidou Metz dépasse les espérances et l’on attend du Louvre Lens (dessiné par Sanaa, inauguration prévue en 2012) qu’il fasse aussi des étincelles. En attendant, c’est Lille qui vole temporairement la vedette : on y baptise ce 25 septembre l’extension du Musée d’art moderne. Le bâtiment emblématique de Roland Simounet (1983) s’enrichit d’une architecture « organique », aux moucharabiehs orientaux, de Manuelle Gautrand. A l’intérieur de ce nouveau LAM, une collection d’art moderne, contemporain et brut qui, comme le récite la formule consacrée, ne déparerait pas un grand musée parisien. A voir sur place…
Le LAM ouvre à Villeneuve-d’Ascq le 25 septembre 2010.

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EXPOSITIONS


Egon Schiele, Autoportrait à la tête penchée, 1912, huile sur bois, 42,2 x 33,7 cm, Leopold Museum, Vienne. Photo : Manfred Thumberger

Vienne 1900, nouvelle lecture

BÂLE – On se souvient de l'exposition qui avait fait date au Centre Pompidou en 1986 sur Vienne au tournant du XXe siècle (l'Apocalypse joyeuse). Le sujet étant inépuisable (les Viennois de l’époque, visant à l’œuvre d’art totale, ont mélangé tous les genres, produit dans toutes les directions et ainsi anticipé le Bauhaus) et très alléchant pour le grand public, une approche supplémentaire est toujours bienvenue. Celle-ci s’appuie évidemment sur les ténors : Klimt, devenu peintre le plus cher du monde, et Schiele, auréolé de sa réputation sulfureuse. Mais elle présente aussi deux interprètes moins souvent vus : Richard Gerstl et Arnold Schönberg, qui a évidemment bâti sa célébrité dans un autre domaine. Dessins de Kokoschka, esquisses d’architecture d’Otto Wagner ou Joseph Maria Olbrich, mobilier, argenterie et textile complètent le déploiement.
Vienne 1900, Klimt, Schiele et leur temps à la Fondation Beyeler, du 26 septembre 2010 au 16 janvier 2011.

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Agnolo Bronzino, Portrait d'Eléonore de Tolède, huile sur bois, 59 x 46 cm, Prague, Narodni Galerie, Photo : Narodni Galerie / Giraudon / The Bridgeman Art Library

L’héritage Médicis

PARIS – Les Médicis – le beau Laurent en tête – c’est un peu le symbole de l’Italie de la Renaissance. Dans leur sillage, on pense à Machiavel, à Pic de la Mirandole et à une nuée d’artistes prodigieux, de Fra Angelico à Ghirlandaio, de Michel-Ange et Botticelli. Le propos de l’exposition est heureusement plus large : les Médicis ont non seulement été des mécènes hors du commun (auprès de peintres, musiciens, scientifiques comme Galilée), ils ont également participé de cet intérêt naissant pour l’Antiquité, et leurs collections étaient aussi riches en bronzes et en camées romains qu’en tableaux de leurs contemporains. Et la parabole Médicis se ne clôt pas avec Laurent, confronté au dur Savonarole. Les 150 objets exposés rappellent que la famille se perpétue aux XVIe et XVIIe siècles, notamment sous la pourpre cardinalice et la tiare papale (Léon X), accordant sa confiance à d’autres créateurs comme Bronzino ou Rubens, accumulant en outre un remarquable cabinet de curiosités.
Le trésor des Médicis au musée Maillol, du 29 septembre 2010 au 31 janvier 2011.

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Hommage à Kertész

PARIS – Avec Brassaï, Cartier-Bresson, Izis ou Willy Ronis, il fait partie des monstres sacrés de la photographie française du XXe siècle. Comme Brassaï, Izis ou Willy Ronis, il est d’origine étrangère, montrant la capacité de fusion de la culture parisienne de l’époque… André Kertész (1894-1985), né à Budapest et mort à New York, a produit certaines de ses images les plus célèbres, comme les distorsions ou les cheminées, lors de son séjour en France, de 1925 à 1936, puis, ponctuellement, après 1963, et c’est à l’Etat français qu’il a légué son fonds. L’exposition, avec ses 300 clichés, est donc une marque de reconnaissance obligée et, en même temps, la première véritable rétrospective consacrée à l’artiste en Europe. On y passe en revue ses débuts, ses obsessions (les ombres, les toits), l’âge d’or (les reportages pour Vu dans les années 1930), les moments difficiles (l’après-guerre aux Etats-Unis où il est obligé de répondre à des commandes de magazines de décoration), la reconnaissance à partir des années 1960.
André Kertész au Jeu de paume, du 28 septembre au 6 février 2010. Catalogue Hazan.

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Artaujourdhui vous conseille aussi…

• Le Victoria & Albert Museum, à Londres, consacre une ambitieuse exposition à Diaghilev et l’âge d’or des Ballets russes. Du 25 septembre 2010 au 9 janvier 2011.

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• Egalement dans la capitale anglaise, la Royal Academy accueille les Chefs-d’œuvre des musées de Budapest.Du 25 septembre au 12 décembre 2010.

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• A Paris, le musée Jacquemart-André étudie Rubens, Poussin et les peintres du XVIIe siècle>. Du 24 septembre 2010 au 24 janvier 2011.

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VENTES

Belgique Art nouveau

PARIS – La rentrée à Drouot est suivie de près par les spécialistes : le spectre d’une paralysie, après la mise en examen, en juillet dernier, des commissionnaires (ou cols rouges), a été conjuré in extremis par le choix de l’entreprise Chenue (spécialisée en manutention et transport d’œuvres d’art) pour les substituer. Pendant cette semaine d’observation, pas de ventes majeures à signaler, l’actualité venant plutôt des vacations à l’extérieur de l’Hôtel-Drouot en développement régulier, à l’image de ce fonds Art nouveau, proposé chez Tajan. Pas de pièces exceptionnelles mais une sélection riche, mêlant vase courge en porcelaine de Taxile Maximin Doat (estimé 33 000 €) et vase symboliste de Philippe Wolfers (23 000 €) avec, en guise de plat de résistance, le mobilier de l’hôtel Frison, construit à Bruxelles par Victor Horta en 1894. Le mobilier d’origine ayant brûlé pendant la guerre, c’est à une louable recherche de substitution que se sont livrés les nouveaux propriétaires, la famille Visser. Ce qui est aujourd’hui vendu correspond donc à un idéal - ce qui aurait pu être. C’est-à-dire chaises de Horta (20 000 € pour une paire en padouk), miroirs Liberty, dressoirs de Houbin (8 000 €), lustre de Serrurier-Bovy (10 000 €)…
L’Europe Art nouveau chez Tajan le 23 septembre 2010.

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L’ARTISTE DE LA SEMAINE


Marco del Re, Institut de la mémoire et de la maladie d'Alzheimer, hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Paris. Courtesy Galerie Maeght, Paris.

Marco del Re : le retour du grand décor

A l’heure où la performance et la vidéo occupent toujours davantage les créateurs, l’art public connaît une certaine désaffection : il ne semble pas que l’on ait trouvé les successeurs de Calder et Richard Serra… En dehors du 1% pour les bâtiments publics, qui a donné quelques résultats significatifs, ce sont plutôt les entrepreneurs privés qui ont repris le flambeau autrefois empoigné par l’aristocratie. Marco del Re, artiste cosmopolite, à cheval entre Rome et Paris, accorde une part importante de son activité à ces commandes pour l’espace public. Pour l’Institut de la mémoire et de la maladie d’Alzheimer, à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris (inauguré ce 24 septembre), il a réalisé de grandes fresques où des muses en sgraffite blanc se détachent sur un fond bleu électrique. Pour le bar du Burgundy (6 rue Duphot, 75001), un hôtel-boutique cinq étoiles, qui vient d’ouvrir à Paris, il s’est attelé au plafond pour y inscrire sur 50 m2 son illustration des Fleurs du mal. Où l’art sert à renouer le lien avec l’histoire : c’est en ce lieu que les derniers biens de Baudelaire auraient été vendus aux enchères après sa mort…
• Marco del Re est représenté par la galerie Maeght.

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LIVRES

Mots d’académiciens

Les académiciens sont gens sérieux. On s’en aperçoit au fil de ce recueil de lettres, de Richelieu, le fondateur de l’Académie française, jusqu’à Jean Cocteau. Pas un dessin, pas une fantaisie (à part le papier bleu de Flaubert, un croquis de Robert de Flers et un dessin, très amusant, de Jean Guitton, ainsi légendé : « l’Académie discutant sur le mot « con », 16 février 1967 »). Mais du papier noirci de lignes, de paragraphes, avec des graphies toutes différentes. On voudrait y lire un reflet de la personnalité de l’auteur et on se prend au jeu visuel, en feuilletant l’ouvrage : comment écrivaient Buffon, Hugo, Claudel ? Perrault est le plus propre – une vraie machine à écrire – et Barbey d’Aurevilly est un brouillon notoire…
L’Académie française au fil des lettres, de 1635 à nos jours par Philippe de Flers et Thierry Bodin, Gallimard, 2010, 360 p., 29 €.
• Cette importante collection, appartenant à Philippe de Flers, est exposée au musée des Lettres et Manuscrits (222 boulevard Saint-Germain, 76007, jusqu’au 14 novembre 2010).

Le site du musée des Lettres et Manuscrits

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BRÈVES

ISSY-LES-MOULINEAUX – Le festival « L’art numérique aujourd’hui » se tient au Cube du 22 septembre au 3 octobre 2010.

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LUNÉVILLE – Sept ans après l’incendie du château de Lunéville, la chapelle, restaurée, a rouvert ses portes à l’occasion des Journées du patrimoine, le 18 septembre 2010.

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PARIS – La Semaine des cultures étrangères, avec de nombreuses expositions dans les centres culturels étrangers, a lieu du 24 septembre au 3 octobre 2010.

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PARIS – Spectaculaire, manifestation recensant toutes les sorties culturelles à venir, se tient les 25 et 26 septembre 2010 au Port de la Gare (75013).

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TOULOUSE – Le Printemps de septembre, manifestation pluridisciplinaire d’art contemporain, se tient du 24 septembre au 17 octobre 2010, sous le signe de la performance.

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